La directrice des Opérations de la Banque mondiale (Bm) pour le Cameroun, l’Angola, la Guinée Equatoriale, le Gabon, Sao Tomé et Principe, l’a affirmé vendredi dernier à Yaoundé au cours d’une rencontre bilan qu’elle a eue avec la presse.
Le 24 juin 2016, Elisabeth Huybens, dans le cadre d’un entretien bilan de son magistère d’un an (depuis juillet 2015) comme directrice des Opérations de la Bm pour les pays sus –évoqués, a affirmé que l’institution de Bretton Woods viendrait en aide aux aviculteurs frappés depuis quelques temps par la grippe aviaire. « Evidemment que nous apporterons de l’aide aux aviculteurs concernés par l’épizootie. Seulement, les modalités de l’opération n’ont pas encore été déterminées », a toutefois précisé la Belge dans un français tendant vers l’anglais qu’elle semble mieux dominer.
Rentrant dans le bilan de la Bm au Cameroun pour l’année fiscale de l’institution qui prend fin le 30 juin prochain, Elisabeth Huybens s’est dite satisfaite. Pour cela, l’ingénieure agronome convoque entre autres, le projet du barrage hydroélectrique de Lom Pangar avec sa mise eau partielle dans une poignée de mois. Le Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (Pidma). Pour l’échéance à venir, a-t-on appris, la Bm, a approuvé un projet santé déjà implanté dans quatre régions du Cameroun. « Cette fois, vers le Septentrion que ce projet va se déployer », a précisé Elisabeth Huybens qui a renchéri que la Bm a atteint un niveau de décaissement de 22% pour le Cameroun pour l’exercice finissant, le cap étant fixé à 20%.
La directrice des Opérations de la Bm pour le Cameroun, l’Angola, le Gabon, la Guinée Equatoriale et Sao Tomé et Principe, a aussi affirmé que l’accent serait mis pour cette année fiscale de la Bm qui débute le 1er juillet 2016, sur le développement du Cameroun, le Septentrion en particulier, et la région de l’Extrême-Nord spécifiquement. « Ceci s’explique par les affres de Boko Haram que subit l’Extrême-Nord, et du changement climatique qui l’affecte fortement aussi », a-t-elle argué. Et d’ajouter qu’un projet d’éducation de base pour filles du Septentrion camerounais, est aussi sur les tablettes de la Banque mondiale.
Pour les sept projets n’ayant pas porté du fruit, et sortis du portefeuille de Bm, Elisabeth Hubens a reconnu le déficit de maturation de projets. « Nous ne rencontrons pas beaucoup de difficultés pour des projets ayant trait à la santé ou à l’éducation. Là où nous avons des problèmes, c’est avec les grands ouvrages. Et cela, à cause des conflits liés au recasement », a-t-elle avoué. Et de finir : « Nous avons ici à la Bm, recruté un expert en recasement qui va désormais travailler avec le gouvernement camerounais, afin que les déguerpissements soient réglés avant le début des ouvrages.
Le Cameroun, terre d’attractivité ?
« Je pense que non, il y a des choses à améliorer », a répondu Elisabeth Huybens. Et d’argumenter : « il ya certes du potentiel mais contrairement à d’autres pays comme le Rwanda, le Kenya, le Sénégal ou la Côte d’Ivoire qui n’ont pas les ressources naturelles du Cameroun, les services sont encore très chers au Cameroun. Ces pays-là font des efforts pour améliorer le climat des affaires. Le monopole de la fibre optique qui rend encore l’accès à internet cher, le téléphone, les transports etc. »
Des propositions aussi…
La Belge dans batterie de propositions, a suggéré que l’Etat du Cameroun se limite à la régulation, à la gestion des biens sociaux publics, et non à la production des biens et services. Faciliter l’accès des entreprises aux financements. Sur l’endettement, Elisabeth Huybens a déclaré qu’il faut contracter des dettes pour des secteurs porteurs. « Des sociétés d’Etat contractent aussi des dettes qu’elles ne parviennent plus à rembourser, et il revient ensuite au gouvernement de rembourser », a-t-elle cité en exemple avant de souhaiter aussi la création de structures de médiation juridictionnelles pour régler les différents ressortissant aux affaires.
La Belge est tout de même sortie avec des félicitations pour le gouvernement camerounais dont elle salué son appui à avoir aidé la Bm à braver les difficultés rencontrées au pays. Et de finir : « de tous les pays d’Afrique centrale tributaires du pétrole, et même l’Angola, le Cameroun est le plus résilient, avec une économie diversifiée ».
En somme, au-delà de quelques couacs, la Banque mondiale qui promet des financements dans le secteur minier rural entre autres, a présenté un bilan largement positif dans sa coopération de développement avec le Cameroun.