La Banque mondiale plaide pour des réformes dans les domaines forestier et de la fiscalité au Cameroun, à travers deux rapports économiques phares rendus public mardi, à savoir : la Note de conjoncture économique du Cameroun 2024 et la Revue des finances publiques du Cameroun.
La Note de conjoncture économique, intitulée « Instruments fiscaux pour une foresterie durable », analyse l’évolution récente de la situation économique dans ce pays, et présente les perspectives à moyen terme.
Si la croissance économique du pays a ralenti en 2023 (3,3 %) par rapport à 2022 (3,6 %), elle est estimée à 4 % pour 2024 et devrait atteindre en moyenne 4,5 % sur la période 2025-2027, grâce à l’amélioration de l’approvisionnement énergétique et à l’augmentation des investissements publics. L’inflation devrait ralentir et s’établir à 3 % d’ici 2027.
La même Note aborde l’importance des réformes budgétaires pour relever les défis du secteur forestier, étant donné que, malgré l’abondance de ses ressources forestières, le Cameroun a eu du mal à maximiser les revenus du secteur qui ne contribue actuellement qu’à hauteur de 3,8 % au PIB.
Selon le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun, Cheick F. Kanté, « la promotion d’une meilleure gouvernance dans le secteur forestier (…) permettra de générer des recettes publiques élevées, de contribuer à la préservation des forêts et de jeter les bases pour attirer davantage de financements climatiques. »
La Revue des finances publiques du Cameroun, formule, pour sa part, des recommandations pour améliorer le recouvrement des impôts ainsi que les dépenses publiques, de manière à les rendre plus efficaces et plus équitables.
Alors que le système de recettes fiscales du Cameroun se caractérise par une assiette fiscale étroite et un recouvrement inadéquat, se traduisant par une fraude et une évasion fiscales considérables, la Revue propose, entre autres, une réforme multidimensionnelle par le biais d’une stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme (MTRS) et d’une réforme globale des pratiques de gestion budgétaire.
« Aujourd’hui plus que jamais, un programme de réforme budgétaire audacieux est impératif pour libérer tout son potentiel et assurer un avenir prospère », a déclaré l’économiste principal de la Banque mondiale pour le pays et l’un des auteurs du rapport, Robert Utz.