La Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (Bdeac) vient de lancer un appel public à l’épargne et à l’investissement via un emprunt obligataire dont la première phase consiste à lever 50 milliards de Fcfa dans la sous-région Afrique centrale.
Contribuer à la transformation économique de la sous-région tout en profitant d’une rémunération, c’est en quelque sorte le slogan de cet appel public à l’épargne et à l’investissement, lancé par la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac), à l’endroit du public de la sous-région. Toute personne physique ou morale ayant ou non une résidence au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) est appelée à souscrire à cette opération. La valeur nominale de l’obligation est de 10 000 Fcfa, avec un montant minimum de 10 obligations à souscrire, soit 100 000 Fcfa. L’objectif global et final étant de lever 100 milliards de francs Cfa, la première phase lancée le 04 mars dernier vise à lever 50 milliards. De la bouche de Paul Onomo Abomo, Administrateur Directeur général de la Bdeac et chef de fil du Consortium d’arrangeurs, il est à noter que les intérêts nets à verser seront exempts de toute taxe, et donc les rémunérations ne supporteront aucun impôt, ce qui est tout de même un avantage indéniable de ce procédé d’investissement financier. Par ailleurs le syndicat de placement est constitué de plusieurs banques locales cotées auprès de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). Il est à noter que la période indicative de souscription à l’emprunt obligataire va du 04 au 22 mars 2024, payable au bout de sept (7) ans soit 2031 aux taux multiples de 6,20%, 5,95% et 4,70%. Le but est de financer le plan stratégique 2023-2027, qui vise cinq axes prioritaires, pour contribuer fortement à l’intégration économique sous régionale, au développement durable et à l’amélioration des conditions de vie des populations. Plus concrètement, les projets sont entre autres les routes intégratrices de la sous-région, l’habitat social, l’éducation, l’écodéveloppement et la résilience climatique. Selon le président de la Bdeac, Dieudonné Evou Mekou, les financements devraient contribuer à abriter près de 20 000 élèves au primaire et au secondaire, augmenter les capacités litières dans les hôpitaux de 1000 unités supplémentaires, l’accès à l’eau potable à plus de 2 millions de personnes, des financements qui devraient contribuer par effet domino à créer près de 250 000 emplois dans la sous-région.
C’est quoi la Bdeac ? La Bdeac c’est la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale. Elle regroupe les six (6) Etats de l’Afrique centrale que sont le Tchad, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Cameroun. La Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) est auprès de la Bdeac ce qu’est une banque centrale auprès d’une banque de développement. La première émet la monnaie, et la seconde recherche le développement à travers les financements. Toutes ces institutions financières sont regroupées au sein de la grande Communauté économique et monétaire qu’est la Cemac. La politique de mobilisation des ressources financières de la Bdeac prévoit la levée des capitaux sur le marché financier, en complément des fonds propres et des lignes de crédits extérieures pour le financement de ses opérations. Dans le cadre du présent emprunt obligataire, la mobilisation de l’épargne longue sous régionale vise à élargir la base des investisseurs, orienter les ressources vers les zones les plus adaptées, en vue d’une couverture plus optimale des besoins financiers et du système productif, créateur d’emplois et de richesses.