«A ce jour, il n’y a plus rien à passer sur les comptes en rapport avec la fraude. Il n’y a plus d’impact, puisque nous allons renouer cette année avec un résultat net positif». C’est par ces propos qu’Alain Ripert, le directeur général (Dg) de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec), a annoncé le 11 décembre 2017, à Yaoundé, la capitale du pays, la fin de la période de turbulences que traversait jusqu’ici la filiale camerounaise du groupe français Bpce, après la récente découverte d’un réseau de fraudeurs ayant délesté cette banque d’environ 50 milliards de francs Cfa en un peu plus d’une décennie.
Après ce scandale, à cause duquel la Bicec a dû clôturer l’exercice 2016 sur des pertes sèches officiellement estimées à 20,8 milliards de francs Cfa, cette institution bancaire présente au Cameroun depuis 55 ans va renouer avec les bénéfices en cette année 2017, avec un résultat net qui se situera «entre 6 et 7 milliards de francs Cfa», révèle Alain Ripert. Fort de cette reprise, le Dg de la Bicec projette d’ailleurs un résultat net «aux alentours de 10 milliards de francs Cfa en 2018».
A l’analyse, les performances enregistrées par la Bicec en 2017 sont consécutives à un dynamisme sur le marché du crédit. Puisque, soutient le Dg de cette banque, au 1er décembre 2017, l’institution financière, qui affiche un produit net bancaire de 66 milliards de francs Cfa, a accordé des crédits pour 500 milliards de francs Cfa (sur des dépôts estimés à 600 milliards de francs Cfa) à ses clients, soutenus en partie par la campagne Crédit scolaire (Cresco), qui a permis de distribuer 21 milliards de francs Cfa à 36 000 clients.
Dans le même temps, apprend-on, 18,4% de cette enveloppe de crédits sont allés aux entreprises privées du portefeuille de la Bicec, contre 20,6% aux particuliers, le reste étant l’apanage de l’Etat et de ses démembrements.