Nonobstant le fait que la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) soit encore un nain (0,74% des fonds levés en 2017 sur le continent) dans le domaine du crowdfunding, selon une étude que vient de publier la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) dans le domaine, la Banque centrale note que le potentiel des pays de la sous-région est « appréciable ».
A titre d'illustration, indique l'institution, entre juin et septembre 2017, le taux de croissance annualisé des montants levés (1,1 milliard FCFA) par le Cameroun sur le site KIVA s’élève à 42,8%. « A ce rythme, le total des fonds levés par le Cameroun sur cette plateforme pourrait ainsi être multiplié par un facteur égal à 17, en 2025. Nos estimations tablent sur un total de fonds levés sur le site KIVA au niveau de la Cemac, de 12,2 milliards FCFA à l’horizon 2020 », projette la BEAC.
Par ailleurs, ajoute la banque, il est à noter qu’une cinquantaine de sites internet sont ouverts aux projets portés par des citoyens de la Cemac. La BEAC estime qu’en supposant que chaque pays de la sous-région (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad) parvienne à lever 5% des sommes collectées par le Cameroun sur le site KIVA, sur chaque plateforme accessible aux pays membres (scénario le plus pessimiste), le montant total des fonds levés, via le crowdfunding, pourrait s’élever à 19,7 milliards FCFA, à l’horizon 2025.
La BEAC pense que si ces montants peuvent paraître dérisoires face au volume des crédits dans la Cemac (près de 8324 milliards FCFA en 2017), les effets de réseau et d’apprentissage pouvant découler de l’adoption de ce mode de financement par les petites unités de production, peuvent booster l'activité dans la sous-région. Et même faire du crowdfunding le «chaînon manquant» du système financier de la Cemac.