Après les taux d’intérêt sur crédits jugés usuraires dans les établissements de microfinance (Emf) au Cameroun, c’est au tour des commissions sur les opérations de transfert d’argent jugés exorbitants et en marge de la réglementation y afférente, que la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac) vient d’épingler les structures de microfinance en activité sur le territoire camerounais.
En effet, dans un rapport publié le 30 juin 2015 et consécutif à une enquête conduite au Cameroun par la Cobac, entre le 27 avril et le 15 mai 2015, le gendarme du secteur bancaire dans la zone CEMAC constate que les Emf camerounaises font fi des dispositions du règlement portant harmonisation de la règlementation des changes dans les Etats membres de la CEMAC.
Lequel fixe à 0,25% et à 0,50% du montant envoyé, majoré éventuellement d’une taxe sur le chiffre d’affaires et de toute autre taxe spécifique, le taux de commission applicable respectivement pour les transferts d’argent dans la zone CEMAC et en dehors.
Mais au Cameroun, fait observer la Cobac, «les différentes grilles tarifaires produites par les Emf révèle, s’agissant des transferts domestiques, que la moyenne des taux oscille entre 0,10% et 5%, tandis que pour les transferts internationaux (…), la moyenne des taux varie entre 3,18% et 12,5%, avec des variations d’un établissement à l’autre».
«Toutes ces pratiques, qui s’effectuent au détriment des intérêts des populations, doivent prendre fin», enjoint Boubakary Halilou (photo), le SG de la Cobac, dans une correspondance adressée aux responsables des Emf.
Au demeurant, en dépit de ces récriminations de la Cobac sur les commissions prélevées par les Emf lors des opérations de transfert d’argent, la Cobac reconnaît que cette activité dans le secteur de la microfinance camerounaise présente de bonnes perspectives de développement.
«Les statistiques y relatives, notamment le nombre d’établissements impliqués dans cette activité, la grande variété des produits et services offerts, ainsi que le volume et le montant des transactions réalisées, illustrent à suffisance cette réalité», souligne la Cobac.