Réunis au sein de la Synergie Nationale des Paysans et Riverains du Cameroun (SYNAPARCAM), les habitants des villages riverains où sont implantées les multinationales ont effectué une sortie le 3 juin 2016. Leurs revendications portent sur plusieurs points rassemblées par La Nouvelle Expression (LNE) du 7 juin 2016.
Il s’agit entre autres de «la protection de l’espace vital des villages riverains des plantations (Mbambou, Mbongo, Dibombari, Safacam, Kienké), l’encadrement strict des extensions de la SOCAPALM (Société Camerounaise de Palmeraies), la rétrocession de terres aux villages riverains pour préserver les 250 ha considérés comme espace vital des populations, le développement des plantations villageoises, la compensation aux riverains».
Des doléances que les populations disent avoir plusieurs fois portées à l’attention de la SOCAPALM et de la SAFACAM (Société Agricole Forestière du Cameroun) sans jamais trouver la solution. Même l’État régulièrement interpellé n’a jamais réagi.
«Le Gouvernement a sa part de responsabilité dans le calvaire des riverains, car il n’a pas assuré le suivi des recommandations prises par le repreneur après la privatisation de la SOCAPALM; lui qui a pourtant signé un cahier de charges entre les riverains et les repreneurs», soutiennent en cœur Emmanuel Elong, président de SYNAPARCAM, et Michel Linge Essonga, représentant de la plantation Mbongo (ayant 13 villages), Guillaume Nyobe (SAFACAM Dizangue).
Les populations exigent en autre le versement de «leurs droits concernant le soutien au développement des plantations, un accès à l’emploi, ainsi que des infrastructures de services publics (cases de santé, écoles, accès à l’eau potable, entretien des routes, électrification de certaines zones)».
En réponse, SOCAPALM et SAFACAM disent ne pas reconnaître le SYNAPARCAM. Le directeur de la plantation de Mbambou a par exemple signé une note dans laquelle il indique: «nous accusons réception de votre correspondance.
En réponse, nous ne saurons donner suite favorable à votre demande d’audience étant donné qu’il existe déjà au sein de nos plantations une plateforme tripartite permanente de dialogue entre les populations riveraines, la SOCAPALM et l’État du Cameroun, cadre de prédilection de concertation et de dialogue». La preuve que la paix des braves, ce n’est pas pour demain.