Plusieurs entreprises au Cameroun qui sont responsables de la production de produits de base dont les camerounais ont besoin sont toujours présentes comme des entreprises camerounaises dont les bénéfices servent au développement de l´industrie locale. On en appelle ainsi très régulièrement au patriotisme pour emmener les camerounais à consommer et supporter l´existence des produits de ces entreprises, même si les prix de ces produits sont souvent plus élevés que les variantes importées du même produit.
Des fois on a des situations où une seule entreprise possède le monopole sur la production nationale et jouit d´une protection de ses intérêts et des prix qu´elle fixe pour ce produit sur le marché local. Au nom de la protection d´une industrie locale, on ferme le marché aux concurrents étrangers ou nationaux et on garantit un prix élevé du produit au détriment du consommateur camerounais. Au nom du patriotisme. Patriotisme, est-ce vraiment le cas ? A qui appartiennent vraiment ces entreprises et où va l´argent qui représente le profit de ces entreprises ? Et qu´en est-il de la concurrence ?
La SOSUCAM, un exemple à la une.
On parle ces derniers temps de la SOSUCAM et de la décision du chef de l´état pour garantir l´accès au sucre par les populations. Mais la SOSUCAM est-elle vraiment camerounaise comme on aime le présenter ?
Réponse : La SOSUCAM est peut être une entreprise enregistrée au Cameroun, mais elle camerounaise que de nom pour flouer les masses et les populations. En réalité, la SOSUCAM appartient à 72.72% à une entreprise française que l´on nomme le groupe SOMDIAA. Le gouvernement, certains privés et des employés possèdent les restes des actions de la SOCUCAM.
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Autrement dit, en réalité, toute décision importante sur l´avenir de la SOCUCAM est prise par un français nommé Alexandre Vilgrain depuis 1995. Lui-même succède à Jean-Louis Vilgrain son père. Vous avez bien compris, la SOSUCAM appartient à une famille française. C´est cette famille qui décide s´il faut produire plus ou moins de sucre au Cameroun ou plutôt en Côte d´ivoire, au Gabon ou en RCA. Ce n´est pas le gouvernement camerounais qui oriente la production et les investissements de l´entreprise, mais c´est de Paris que cette décision est prise.
Si on est conscient de ce fait, on doit tout de même être reconnaissant à cette entreprise de donner du travail au camerounais. C´est une bonne chose. Mais est-ce la raison pour laquelle est doit être présentée comme une entreprise camerounaise ? Est-ce la raison pour laquelle elle doit bénéficier d´un monopole et d´une protection dans ce secteur ? La réponse est clairement NON.
Dans une situation où une entreprise étrangère produit du sucre dans notre pays, il serait avantageux pour l´économie nationale de démonopoliser ce marché. On pourrait voir plusieurs grosses entreprises mondiales descendre au Cameroun et créer une concurrence positive dans ce secteur pour notre économie. Plus d´entreprises signifierait plus d´emplois pour les camerounais et surtout des prix concurrentiels sur le marché sans que le pays ait besoin d´importer du sucre.
Cette historie de monopole n´est pas propre. Ça sent le pré carre au dépends du consommateur camerounais qui est obligé de payer un produit cher sur le marché parce que l´on doit protéger à tout prix une entreprise étrangère qui a laissé quelques actions au gouvernement et si l´on regarde bien en dessous, surement à certains de ses membres qui la protègeraient. Car tout ceci ne donne aucun sens si on pensait vraiment patriotisme. Il faut appeler le chat par son nom. Que l´on arrête de vendre ce qui appartient à des étrangers et à quelques barons du régime comme national. C´est de la tromperie aux dépens des citoyens camerounais et de leur économie.
Allez donc savoir combien d´entreprises dites nationales sont étrangères et bénéficient d´un monopole économique truqué aux détriments de l´économie camerounaise et son vrai développement. On comprend bien pourquoi le régime a des difficultés récurrentes pour renationaliser certains secteurs clés comme l´eau, l´énergie, le transport, les infrastructures routières.
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Conséquences ? Des morts et des morts sur nos routes, de l´eau qui manque dans tous les foyers, des délestages et de délestages à longueur de journée. Pendant ce temps, les capitaux sont puisés des poches des camerounais et prennent la route de l´étranger ou des poches de certains anciens ministres ou barons qui ont pilotés la privatisation à l´époque...
Bon, ce ne sont que de suppositions. Sans preuves. Les journalistes et la justice sont là pour livrer les preuves. Et le gouvernement est là pour réparer les choses. Du moins un gouvernement dont les membres ou des parents des membres ne sont pas des miettes d´actionnaires dans ces entreprises dites nationales. L´exploitation et la souffrance du peuple camerounais, c´est pas demain la veille que c´est terminé.