Le ministre des Travaux publics du Cameroun, Emmanuel Nganou Djoumessi, a confirmé l’interdiction de circulation des gros porteurs sur l’axe Mora-Dabanga-Kousseri, un corridor essentiel reliant le Cameroun au Tchad et au Nigeria. Cette décision, prise initialement le 23 août 2024, vise à protéger le patrimoine routier national qui subit des dommages itératifs, en raison des poids lourds dépassant les limites fixées par la loi du 27 avril 2022. Les véhicules concernés sont ceux dont le poids total dépasse 50 tonnes, ou encore ceux excédant les dimensions maximales autorisées (12 à 18 mètres en longueur, 2,5 mètres en largeur et 4 mètres en hauteur).
Les contrevenants s’exposent à de lourdes sanctions : des amendes pouvant atteindre 2 millions de FCFA, des pénalités par tonne excédentaire, ainsi que l’immobilisation et la mise en fourrière des véhicules en infraction. Cette interdiction ne s’applique toutefois pas aux véhicules des forces de défense et de sécurité, ni à ceux bénéficiant d’une autorisation spéciale.
L’état dégradé de cet axe, accentué par des actes d’incivisme de certains camionneurs, constitue un défi majeur pour le ministère des Travaux publics. Les poids lourds en surcharge contribuent à la détérioration rapide de la chaussée. Par ailleurs, les conditions climatiques difficiles et les attaques récurrentes de Boko Haram ont retardé les travaux de réhabilitation, essentiels pour la reprise économique et la sécurité dans la région.
Afin de remédier à cette situation, un appel d’offres a été lancé en juin 2024 pour recruter des entreprises chargées de réhabiliter les différentes sections critiques de la route, couvrant 178 km. Ces travaux, qui incluent la construction d’un pont et une voie de contournement de 7,5 km à Kousseri, devraient démarrer d’ici la fin de l’année 2024, soutenus financièrement par la Banque mondiale dans le cadre du Projet d’amélioration pour la connectivité, la résilience et l’inclusion (Pacri), à hauteur de 200 milliards de FCFA.