La corruption coûte 148 milliards à l’Afrique par an

Projet D'eau De La Sanaga Le projet eau potable de la Sanaga

Tue, 13 Dec 2016 Source: cameroon-info.net

Résister à la tentation de monnayer les services publics. C’est le message passé par Louis Paul Motaze. Le Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) a profité de la journée mondiale de lutte contre la corruption le 9 décembre dernier, pour inviter ses collaborateurs à adopter les comportements visant à éradiquer le phénomène.

En revenant sur cette information L’Œil du Sahel paru le 12 décembre, rappelle que la réflexion de cette année était axée sur la lutte contre la corruption dans le secteur de l’investissement : « Lacorruption affecte la qualité de l’investissement : ensemble, combattons- là !».

Les actes de corruption portent en effet un coup sérieux à l’investissement sur le continent africain. «D’après de nombreux études menées à travers le monde, la corruption réduit sensiblement les investissements nationaux et étrangers en provoquant le découragement des potentiels investisseurs.

Les recherches du FMI ont montré que les investissements réalisés dans les pays corrompus sont inférieurs d’environ 5% à ceux réalisés dans les pays relativement non corrompus. Le rapport de la Convention africaine de prévention et de lutte contre la corruption estime que la corruption coûte au continent 148 milliards de dollars par an et qu’elle engendre une augmentation des coûts de l’ordre de 20%» a fait savoir Joël Christine Mbanband, présidente de la cellule de lutte

contre la corruption du MINEPAT.

Toujours selon elle, «Certains travaux portant sur l’économie de la corruption estiment que les fonctionnaires véreux font accroître les budgets d’investissements publics, dans la mesure où ceux-ci constituent autant de possibilités de manipulation par eux à leur profit. Les Etats corrompus ont tendance à allouer des fonds à de grands projets d’infrastructure car ceux-ci offrent davantage d’opportunités d’enrichissement personnel. Ces Etats gaspillent leurs fonds en investissant dans des projets improductifs et mal conçus, qui ne seront pas maintenus».

Dans sa prise de parole, Louis Paul Motaze a souligné le rôle du MINEPAT dans la lutte contre ce fléau. Un «ministère en charge des Investissements publics, c’est lui qui pose les bases d’une croissance inclusive et durable à travers la coordination des programmes d’investissement. Son activité à prédominance économique constitue à n’en pas douter un facteur de risque.

Même si, à la lumière du rapport publié récemment sur l’état de lutte contre la corruption au Cameroun en 2014, les cas de dénonciation concernant le MINEPAT restent marginaux, plusieurs plaintes concernant le processus de passation des Marchés publics ont été enregistrées au niveau des organes de régulation», a-t-il affirmé.

Source: cameroon-info.net