Tandis que le Fonds monétaire International appelle à la réduction de la dette, le Gouvernement au contraire trouve en l’endettement un moyen pour développer la productivité.
Le rapport sur les perspectives économiques en Afrique subsaharienne a été présenté le 17 juin dernier à Yaoundé. Dans ce document, le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit une hausse de 1,6% du Produit Intérieur Brut (PIB), peut-on lire dans le quotidien Le Messager du jeudi 15 juin 2017. Ce qui équivaut à 35,5 en 2018, contre 33,9 pour l’année en cours.
Au cours des échanges avec les opérateurs économiques, le représentant résident du FMI au Cameroun a émis des réserves sur la manière dont les dettes sont gérées. En effet, Kadima Kalondji, puisqu’il s’agit de lui, ne se veut pas rassurant par rapport au redressement économique des pays de l’Afrique subsaharienne, parmi lesquels le Cameroun. « La dynamique de croissance en Afrique subsaharienne demeure fragile…L’année 2016 a été difficile pour de nombreux pays et la croissance régionale est descendue à 1,4% le niveau le plus faible depuis plus de deux décennies », a-t-il souligné. Et de proposer en guise de solution « de réduire la dette, de diversifier l’économie et d’améliorer les recettes fiscales ».
D’après le journal, les craintes du FMI ne semblent pas être partagées par le Gouvernement camerounais. « Je ne suis pas tout à fait d’accord qu’il faille réduire la dette. Mais je pense qu’un pays devrait bien s’endetter. Un pays qui s’endette bien améliore sa productivité. Ce n’est pas un problème de dette, mais un problème de qualité de la dette », argue le ministre de l’Economie, Louis Paul Motaze.
Par ailleurs, il faut rappeler que selon un récent classement de la Banque mondiale, les dernières statistiques placent le Cameroun, parmi les pays les plus endettés avec 5 722 milliards FCFA, selon les institutions de Breton Woods. Le pays occupait alors dans ce hit-parade le 10e rang, parmi 42 pays concernés. En revange, selon le classement des pays subsahariens les plus endettés en proportion de leur PIB, les positions étaient différentes et classaient le Cameroun à la 34e place sur 45.