Le Centre pour la recherche forestière internationale (Cifor), à travers une étude présentée ce mercredi à Yaoundé, évalue l’importance économique et sociale de la gestion durable des ressources forestières et fauniques au Cameroun.
De ce travail qui a été réalisé à la demande du ministère des Forêts et de la Faune et qui s’est appuyé sur des données scientifiques disponibles sur ce secteur, l’on retient qu’environ 450 milliards de Fcfa sont issus chaque année de la faune et de la flore du Cameroun.
Seulement, Richard Eba’a, chercheur et coordinateur national du Cifor, reconnaît que si un certain nombre de mesures venaient à être prises par les décideurs, la contribution du secteur forestier sera encore plus importante dans l’économie nationale. Près de 600.000 Camerounais sont impliqués chaque jour de manière informelle dans des activités liées au bois ou aux produits forestiers non ligneux (ressources de la forêt autres que le bois).
De manière formelle, au moins 25.000 personnes trouvent leur revenu de façon permanente dans les forêts. Pour le chercheur, le développement d’une fiscalité locale qui tienne compte des acteurs de la communauté et des acteurs coutumiers va permettre de réduire la distraction des recettes qui ne tombent pas dans les caisses de l’Etat et pouvoir ainsi résoudre les problèmes de gouvernance décriés dans les forêts.
Il renseigne par exemple que l’exploitation artisanale du bois d’œuvre par des individus augmente depuis quinze ans et que 45.000 emplois directs sont enregistrés à ce niveau. Il montre aussi que sur le plan environnemental, la forêt intervient dans la conservation de l’eau aussi bien en quantité qu’en qualité. L’eau sans laquelle aucune vie n’est envisagée sur la planète.
Les produits forestiers non ligneux génèrent 80 milliards de Fcfa chaque année. Au niveau de la faune, la chasse villageoise, la chasse sportive et l’écotourisme sont des gisements d’emplois et de ressources financières.
Malheureusement, relève l’étude, la mauvaise organisation reste un gros obstacle à la maximisation de ce potentiel. Comme recommandation pour l’amélioration de cette situation, Richard Eba’a insiste sur : le renforcement et la valorisation de l’industrialisation du bois, ainsi que la promotion des activités formelles, la prise en compte des filières informelles dans la comptabilité nationale, l’adoption d’un cadre légal aux capacités et aux besoins des informels et surtout la décentralisation de la gestion de certaines ressources forestières et fauniques.
Le secrétaire général du ministère des Forêts et de la Faune, Denis Koulagna, souhaite l’apport de tout le monde pour une gestion durable des ressources forestières en pensant aux générations futures. Le secrétaire général affirme qu’avec cette, étude le travail ne fait que commencer.