A présent que la grippe aviaire se serait fortement résorbée dans le pays, les opérateurs de la filière avicole au Cameroun font leurs comptes. Depuis le déclenchement de la maladie, la filière a subi des pertes estimées à 16 milliards de FCFA.
Près de quatre millions de poules pondeuses sur un total de 7,5 millions (60%) ont été, soit mortes parce que mal alimentées, soit bradées. Les poulets de chair, eux, sont rares sur le marché et dans les fermes, du fait de l’interdiction de leur vente.
« En début d’année, nous tablions sur une production de 50 millions de poulets de chair au cours de l’année 2016. Mais avec ce qui s’est passé, nous nous rendons compte que nous ne pourrons même pas produire 30 millions de poulets de chair. C’est une véritable catastrophe », indique François Djonou, président de l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic).
L’Interprofession attend que l’Etat apporte un appui subséquent aux accouveurs pour qu’ils importent des œufs à couver pour permettre aux aviculteurs d’occuper les fermes. De même, il faudra aussi que l’Etat apporte un appui sur le plan de l’alimentation. Il faudrait selon les professionnels, environ 17.000 tonnes de maïs pour relancer la filière.
Après une décision du ministère en charge de l’élevage, les volailles et leurs produits, issus de fermes ayant fait l’objet d’un suivi sanitaire, sont de nouveau en vente sur les marchés préalablement identifiés. La prudence est toutefois de mise. Pour rappel, les autorités camerounaises avaient fait état en mai 2016 d’une épizootie de grippe aviaire de type A(H5N1), potentiellement transmissible à l’homme, ayant touché trois foyers de grippe aviaire à Yaoundé (Centre), à Ebolowa (Sud) et à Bafoussam (Ouest).