Camtel, l’opérateur télécoms public camerounais a récemment procédé à une refonte de son organigramme, et à la nomination de nouveaux responsables. De sources internes à l’entreprise, le nouvel organigramme a permis de fusionner ou alors simplement de supprimer certains services, notamment des sous-directions et directions.
Cette réorganisation, apprend-on de sources autorisées, est consécutive à une requête de la nouvelle ministre des Postes et Télécoms, Minette Libom Li Likeng, qui, dès sa prise de fonction, s’est étonnée de l’ampleur des charges de l’opérateur historique des télécoms. En effet, selon nos sources, l’organigramme trouvé par la ministre affichait environ 120 postes de directeurs et de sous-directeurs.
Après le toilettage effectué à la requête de la tutelle des télécoms, cet organigramme-mammouth affiche désormais environ 90 postes de directeurs et sous-directeurs. Ce qui n’arrange toujours par la ministre des Postes et Télécoms, qui demande davantage de dégraissage, eu égard aux charges que cette structure impose à cette entreprise qui, étant donné ses difficultés financières récurrentes, reçoit d’importantes perfusions financières de l’Etat.
En effet, indiquent des sources concordantes au sein de Camtel, un employé nommé à un poste de sous-directeur ou de directeur est automatiquement «pondéré». Cette expression usitée en interne signifie que le salaire du promu, quel qu’il soit, est automatiquement doublé.
En plus de cela, apprend-on, le promu a droit à d’importantes allocations pour son logement, le carburant pour le véhicule de fonction entretenu par l’entreprise ; une revalorisation de ses indemnités de mission ; un quota pour les communications téléphoniques sur tous les réseaux et parfois à l’étranger, et pour lesquelles l’entreprise paye des frais d’interconnexion entre opérateurs…
De ce point de vue, la multiplication des postes de direction, soutient-on au ministère des Postes et Télécoms, contribue à fragiliser davantage la trésorerie de l’entreprise, qui n’est pas déjà très reluisante. «Camtel et Campost devront désormais contribuer à renflouer les caisses de l’Etat et non à les délester comme c’est le cas depuis quelque temps», avait prévenu la nouvelle ministre lors de sa prise de contact (elle a été nommée le 2 octobre 2015) avec les responsables des entreprises publiques placées sous sa tutelle.