La menace de disparition du Lac Tchad impacte directement la production au niveau de l’agriculture, l’élevage, la pêche et même le commerce.
Selon les spécialistes de l’environnement, la baisse de la production induit l’insécurité alimentaire.
La compétition s’accroît autour des faibles ressources disponibles. Dans le cas du bassin du lac Tchad, ce sont 30 millions de personnes qui ont des besoins en ressources, malheureusement très limitées. Le danger à long terme, c’est la famine, de nouvelles maladies, les conflits, et même des mouvements migratoires.
Les gens quittent leur terroir traditionnel pour aller occuper ceux des autres. Il y aura aussi un mouvement plus intense des populations vers le Sud à la recherche des terres fertiles où la pluviométrie est abondante.
C’est le cas des populations qui quittent l’Extrême-Nord Cameroun pour aller s’installer au Nord ou dans l’Adamaoua.
Dans la plaine d’inondation du fleuve Logone, zone située à cheval entre le Cameroun et le Tchad, on produit du poisson qui est la protéine la plus accessible pour plus de trois millions de consommateurs.
Sa valeur économique avoisine les 3 milliards de F CFa. Avec la baisse de la quantité d’eau les pêcheurs s’approprient de plus en plus les cours d’eau et utilisent des outils non-réglementaires, tels que les filets à petites mailles pour maximiser leur production.
Conséquence, on note la disparition de certaines espèces de poissons. Côté élevage, c’est dans cette plaine que tous éleveurs se livrent à la transhumance dans la région de l’Extrême-Nord, ce ne sont pas moins de 300 millions de têtes de bœuf pour une valeur économique avoisinant les six milliards de F.
Les indices d’exploration pétrolière ont montré qu’il y a des ressources minières d’une grande importance. D’après Aboukar Mahamat, coordonnateur de l’Association camerounaise pour l’éducation environnementale (Aceen), « perdre la plaine d’inondation du Logone, pas seulement pour le bassin du Lac Tchad mais, pour tout le Cameroun, c’est une perte énorme.
Le Cameroun y joue un rôle important parce que c’est l’un des pays pourvoyeurs d’eau contrairement aux pays qui sont des demandeurs.
Quand la plaine du Logone va mal, le Lac Tchad se porte mal », fait-il remarquer. Pour l’environnementaliste Aboukar Mahamat, les multiples efforts du gouvernement vont dans le sens d’inverser la courbe de la disponibilité des ressources.