La sous-consommation des financements limite l’action de la BM au Cameroun

Louis Paul Motaze Louis Paul Motaze, ministre de l’Economie

Fri, 29 Apr 2016 Source: investiraucameroun.com

Avec un portefeuille de 20 projets représentant une enveloppe financière de 750 milliards FCFA, le Cameroun connaît un niveau de décaissement de globale oscillant entre 42% et 35% sur les 14 projets à portée nationale ou régionale.

L’évaluation faite au cours d’une réunion conjointe ministère de l’Economie et la représentation de la Banque mondiale au Cameroun le 16 mars 2016 à Yaoundé a laissé transparaître un niveau de sous consommation des financements dans plusieurs projets.

Ce niveau de décaissement n’est pas très satisfaisant pour les deux parties. Louis Paul Motaze, ministre en charge de l’Economie n’avait pas manqué de souligner que la sous consommation des financements constitue « un sérieux handicap à l’amélioration de cette performance ».

Selon les documents d’évaluations, parmi les projets de développement concernés par la sous consommation de financement se trouve le secteur de l’énergie qui se situe à 39,8% près de huit ans après le démarrage. Hors suivant les estimations pour atteindre le déficit énergétique au Cameroun, il faut mobiliser 6000 milliards FCFA sur dix ans.

Le projet d’assainissement liquide lancé le 23 juin 2011 et qui s’achène en juin 2017 est aussi à la traine. Son niveau de décaissement est estimé à 21,4% après quatre ans de démarrage.

Suivant le document cadre du projet, son objectif est « d’améliorer la planification et la gestion du secteur de l’assainissement du bénéficiaire, mais aussi d'offrir un accès aux services d’assainissement par le biais d’approches pilotes dans les zones sélectionnées. »

Sur le plan social, le projet de filet de sécurité sociale du Cameroun qui vise un transfert monétaire ciblé et des travaux d’intérêt public pour les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables, pointe un taux de sous consommation du financement. Doté de 50 millions de dollar US, son taux de décaissement est de 5,2% depuis son lancement en 2013 pour une durée de cinq ans.

Quant au projet de compétitivité des filières de croissance, l’évaluation conjointe entre le gouvernement et la BM au Cameroun en mars 2016 montre un niveau de décaissement de 49% alors que le projet s’achève en mars 2017.

Tous ces manquements dans la conduite des projets à financement internationaux font du Cameroun un pays où « la croissance a peu réduit le taux de pauvreté qui est passé de 39,9% en 2007 à 37,5% en 2014, soit un taux comparable à celui des Pays les moins avancés ».

Source: investiraucameroun.com