La situation économique difficile qu'a traversée le Tchad en 2016 a été sans pareille. Le pays qui tire l'essentiel de ses ressources financières de l'exploitation du pétrole n'a pas pu résister à l'effondrement des cours à l'international l'année dernière.
Et selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI), le pays d'Idriss Deby Itno a été obligé de contracter un prêt de 30 milliards de Fcfa auprès du Cameroun pour assurer les salaires des agents publics.
Selon un rapport que vient de publier le FMI sur la situation économique du Tchad en 2016, le pays dirigé par Idriss Deby Itno, n'avait pas eu d'autres choix que de recourir à des prêts pour faire face aux salaires des fonctionnaires de l'Etat.
Et c'est grâce à la coopération bilatérale sud-sud avec le Cameroun que le Tchad a pu tirer sa trésorerie d'affaire pour un petit moment. Le pays de Paul Biya ayant décaissé un montant total de 30 milliards Fcfa au Tchad tout au long de l'année 2016. Le Tchad avait porté la charge salariale dans la fonction publique qui était de 2 milliards Fcfa en 2002 à quelques 50 milliards Fcfa dans le budget actuel.
Une augmentation décidée suite à l'euphorie de l'exploitation pétrolière qui donnait une marge de manœuvre considérable au gouvernement. Seulement depuis environ 3 ans, le prix des produits pétroliers ont considérablement chuté sur le marché international. Ce qui déteint dangereusement sur la situation financière du pays, qui à son tour entraîne des tensions de trésorerie et une grogne sociale récurrente et sans précédent.
Des prêts et des appuis institutionnels ont permis de sauver l'année 2016
Si la situation économique du Tchad est encore à la limite du tenable à ce jour, c'est vraiment grâce aux prêts et appuis institutionnels que le gouvernement tchadien a pu tenir. Une réalité avouée le 26 décembre dernier par le chef de l'État tchadien, Idriss Déby, dans une adresse à son gouvernement ainsi qu'aux dignitaires de son régime.
« Nous avons quémandé des ressources financières auprès de différents partenaires afin de boucler des fins de mois difficiles », a-t-il dit. Une intervention corroborée par le FMI qui indiquait en décembre dernier que le Tchad n'avait collecté que 25 milliards Fcfa de recettes pétrolières, contre des rentrées de l'ordre de 400 à 700 milliards de Fcfa par le passé.
Le pays qui était en récession toute l'année dernière a bénéficié de l'appui institutionnel de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC) en termes de relèvement du plafond de refinancement de ses banques commerciales. Dans le même temps, le volume des réserves obligatoires imposées aux banques en activité dans l'espace communautaire était réduit de moitié.
Les différentes mesures d'austérité décidées par les autorités pour maximiser sur les dépenses n'ont pas apporté grand chose. Pour le Compte de 2017, le pays a décidé de créer de nouvelles taxes notamment dans le domaine de téléphonie pour augmenter les recettes budgétaires.