Le réservoir du barrage hydroélectrique de Lom Pangar dans l’Est du Cameroun se remplit depuis le 15 septembre de 3 milliards m3 d’eau. Le maître d’ouvrage a identifié des « points critiques » au point de mener l’opération de mise en eau dans le respect des normes de sauvegarde environnementales et sociales.
C’est officiel. Electricity Development Corporation, EDC, procède depuis le 15 septembre à la mise en eau partielle du barrage hydroélectrique de Lom Pangar dans l’Est du Cameroun. EDC remplit le réservoir du barrage de 3 milliards de m3 . Il achève le 23 septembre la première étape de ce processus. Et c’est en 2016 que le réservoir va être complètement rempli. Cette retenue d’eau aura un contenu de près de 6 milliards d’eau sur une superficie de 540 km2.
D’ici-là, « c’est une opération complexe, à la fois technique et environnementale, dont la réussite s’apprécie à l’aune des efforts déployés par nos équipes pour maîtriser les aléas d’ordre géologiques, hydrologiques, climatologiques, sécuritaires, et même sociaux », indique le directeur général de EDC, Théodore Nsangou dans le Guide d’information de la mise en eau partielle du barrage de Lom Pangar
Certes une opération « porteuse de risques », le maître d’ouvrage a identifié des « points critiques » qui font « l’objet d’un suivi particulier de la part de l’ensemble des équipes du maître d’ouvrage, du maître d’œuvre et de l’entrepreneur » pour que « l’opération se déroule sans encombre, dans le respect des normes de sauvegarde environnementales et sociales requises », précise Théodore Nsangou.
Une montée des eaux
« Le remplissage du barrage va provoquer une montée des eaux qui va avoir des impacts sur la sécurité des biens et des personnes vivant près de la retenue » souligne EDC. Et « la proximité avec le barrage va aussi changer le mode de vie des populations riveraines qui devront désormais apprendre à cohabiter avec l’eau du barrage », soutient le maître d’ouvrage.
Ce pourquoi EDC met en œuvre un plan des mesures d’urgences avec le soutien de la direction de la protection civile au ministère camerounais de l’Administration territoriale dans le cadre de cette mise en eau partielle et de l’exploitation su barrage hydroélectrique de Lom Pangar.
Les populations sont informées que les eaux vont monter dès que le dernier pertuis ou canal par lequel les eaux du fleuve Lom traversent le barrage de l’amont vers l’aval sera fermé. Au départ, « cette mise en eau va provoquer une montée des eaux qui sera relativement rapide » et elle « va diminuer au fur et à mesure de ladite montée des eaux dans la retenue », précise EDC dans son Guide d’information.
Pendant cette période, les agriculteurs qui exercent le long des fleuves Lom et Pangar courent le risque de voir inonder de manière partielle ou totale cette zone agropastorale. Par contre, les orpailleurs qui exercent dans l’emprise de la retenue, sont contraints à un arrêt d'activités.
« La pêche pourra se poursuivre en aval grâce au débit écologique relâché. Toutefois, les pêcheurs situés en aval s’exposent au risque de noyade pendant les périodes de lâchées d’eau. Celles-ci seront précédées de sirènes d’alerte permettant aux populations d’évacuer les zones de pêche avant la fin des eaux », précise EDC.