En matière de libre circulation, le Cameroun fait partie des pays africains les plus fermés aux ressortissants du même continent. C’est ce que révèle un classement effectué par la Banque africaine de développement (BAD) et le cabinet américain McKinsey.
Selon les résultats de cette étude, tous les six pays de la zone CEMAC pointent à la queue du classement, le Cameroun (44ème sur 52 pays), qui figure dans le top 10 des pays les plus fermés, est même devancé par le Congo (37ème), la République centrafricaine (38ème) et le Tchad (40ème). Bon dernier de ce classement, ex-aequo avec Sao Tomé et l’Egypte, la Guinée équatoriale (52ème) arrive juste à deux marches derrière le Gabon (50ème).
En moyenne, indique le rapport, les Africains ont besoin d’un visa pour se rendre dans 55 % des autres pays africains, peuvent obtenir un visa à leur arrivée dans seulement 25 % des autres pays et n’ont pas besoin de visa pour se rendre dans à peine 20 % des autres pays du continent. Le rapport souligne les différences régionales et géographiques. À l’heure actuelle, 75 % des vingt pays du continent les plus ouverts en matière de visas se situent en Afrique de l’Ouest ou en Afrique de l’Est.
Dans ce groupe de vingt pays, un seul est en Afrique du Nord, et aucun d’entre eux ne se trouve en Afrique centrale. Le rapport montre également que les pays africains à revenu intermédiaire ont, dans l’ensemble, de mauvais scores en ce qui concerne l’ouverture sur les visas, alors que les États plus petits, enclavés ou insulaires sont plus ouverts.
Avec l'«indice d'ouverture sur les visas», la BAD et ses partenaires veulent que les États prennent les mesures nécessaires. En assouplissant les règles de circulation des personnes sur le continent africain, les pays pourraient gagner des points de croissance. La mobilité comble les déficits de compétences sur le marché du travail, développe l'entrepreneuriat, diversifie l'économie, ajoute de la valeur aux services, attire les investissements et renforce la compétitivité.