Dans sa « Lettre de recherche » qu’elle vient de publier, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) s’est intéressée, entre autres, au « crowdfunding ». C’est un mode de financement qui permet aux porteurs de projets de financer leur activité grâce à des contributions plus ou moins modestes, provenant d’un nombre important de pourvoyeurs de fonds (généralement) via des plateformes en ligne (internet).
Au niveau de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), indique la BEAC, le financement par le biais du crowdfunding reste encore marginal, comparé aux champions africains (Kenya, Ouganda, Rwanda, RD Congo, etc.). Mais, indique la BEAC, l’activité d’une des plateformes majeures de financement des projets en Afrique, KIVA, montre que sur les 348 162 prêts recensés en septembre 2017, « le Cameroun est le seul pays représenté de la sous-région avec 4 421 projets financés pour un total de 1,1 milliard FCFA, soit 0,74% du montant total levé sur le continent ».
Toujours dans le cadre de la Cemac, la BEAC pense que l’exemple de la start-up camerounaise Kiro’o Games est l’un des plus édifiants. Car, cette jeune entreprise a réussi à financer le plus grand projet de l’industrie vidéoludique d'Afrique francophone, à hauteur de 129,87 millions FCFA (198 000 euros) par financement participatif. Et ceci, sans disposer au préalable de garanties immobilières, d’expérience avérée ou même d’une clientèle clairement identifiée.
La BEAC souligne que, même si plus de 99% des projets financés via le crowdfunding, dans la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) le sont sur des plateformes étrangères, l’on relève la création de deux sites internet de financement participatif dans la sous-région. Il s’agit de «G-Starters» au Gabon et «Guanxi Invest» au Cameroun.