Le Cnef-Cameroun réfléchi à un plan économique endogène

Le Comité national économique et financier du Cameroun vient d'analyser les enjeux

Mon, 3 Jul 2023 Source: Le Messager no 8072

La première édition de la journée scientifique organisée par le Comité national économique et financier du Cameroun (Cnef), a eu lieu le 30 juin dernier à Yaoundé sur le thème : « la pensée économique de l'infinitique inclusive comme base d’une approche innovante du financement de l'État et de la propriété partagée ».

Organisée dans le cadre de la promotion de l'éducation économique et financier du public, l'objectif était de vulgariser la pensée économique africaine, pour qu'elle parcourt le continent de long en large et rencontre un écho à la mesure des attentes, capable d'accompagner la transformation économique du continent.

Concrètement, il était question de réexaminer l'histoire de la pensée économique du développement, qui a connu des hauts et des bas, et d'insister sur la place qu'elle devrait occuper dans la réflexion pour un développement pérenne de l'Afrique. En effet, pendant que les Occidentaux discutent de l'émergence de l'Afrique, le sous-continent Afrique centrale vit depuis plusieurs décennies une crise économique très grave tant structurelle que conjoncturelle, avec des solutions (les programmes d'ajustement structurel) qui se sont révélées totalement inadaptées aux réalités locales, et ce, dans un silence « assourdissant» .

De ce fait, la situation actuelle peut donc paradoxalement constituer une formidable occasion inespérée pour l'Afrique de «rebattre» les cartes du jeu international, en particulier de rediscuter de l'opportunité et du contenu des programmes avec la Banque africaine de développement (Bad), le Fonds monétaire international (Fmi) et la Banque mondiale (Bm).

Compromis institutionnels

A en croire l'économiste Gabriel Ngakoumda, représentant du ministre des Finances, le primat de la libéralisation et de la privatisation à tout va, qui a marqué les programmes d'ajustement structurel, devrait désormais laisser la place à des compromis institutionnels et des modes d'organisation des économies plus pragmatiques, fondés sur les spécificités de chaque pays et sur leur capacité à mobiliser leurs populations autour d' un projet de société viable et partagé.

Avis partagé par le diplomate Daniel Ngassiki, auteur du concept « infinitique inclusive » qui a constitué le thème de la première journée scientifique du Cnef-Cameroun. Selon lui, il devient urgent pour l'Afrique d'inventer un capitalisme sans pauvreté ni inégalités fondamentales fondé d' une part sur la démocratie libérale par la souveraineté populaire. Et d'autres part un capitalisme fondé sur la proclamation de l'État comme entreprise appartenant à tous les citoyens, en droite avec la souveraineté populaire.

« L'indispensable infléchissement des voies du développement africain conduit à engager la réflexion sur les alternatives possibles, afin d'éviter d'atteindre les points de non-retour au-delà desquels la vie au sein des sociétés africaines deviendrait insupportable », a rappelé Pierre Emmanuel Nkoa Ayissi, secrétaire général du Cnef-Cameroun. Créés par le règlement Cemac du 12 décembre 2019, les Cnef sont désormais substitués aux comités monétaires et financiers nationaux et surtout aux conseils nationaux du crédit.

Composés d’une vingtaine de membres relevant des différents secteurs bancaires et financiers, ils sont chargés de différentes missions. D'abord leur rôle consultatif qu’ils exercent de manière générale dans tous les domaines bancaires et financiers et contribuer par leurs propositions à contribuer à l’éducation financière des populations, etc

Source: Le Messager no 8072