Les précisions de Jean-Paul Nana Sandjo, directeur général de la Camair-Co.
Monsieur le directeur général, où sont les avions MA60 ?
Les MA 60 sont là, et je peux vous assurer qu’ils sont en bon état. Ils n’ont aucun problème technique. Juste après les vols inauguraux, nous les avons affectés sur la ligne Douala-Yaoundé, et nous faisions deux vols tous les jours. Entretemps, il y a eu la fermeture de l’aéroport international de Douala, qui a fait en sorte que nous interrompions ce service-là.
Donc les MA 60 sont garés en raison de la fermeture de l’aéroport ?
En effet. Je répète que la ligne sur laquelle nous avions mis ces avions était Douala-Yaoundé. Puisque la partie septentrionale du pays est desservie par les 737. C’est donc uniquement pour la raison susmentionnée que les MA 60 ne volent pas.
Cela dit, la Camair-Co était-elle déjà prête côté équipages ?
Le plus important pour nous était de faire voler ces avions-là. Et nous souhaitions donc que le processus du vol inaugural soit mené jusqu’à son terme, que l’Autorité aéronautique nous délivre les certificats de navigabilité. Cela a été fait. Maintenant, il nous revient de les exploiter. Je vous signale que nous avons dû, pour les besoins des vols inauguraux, solliciter le concours de Air Zimbabwe, qui nous a prêté un équipage, afin qu’on puisse effectuer tous ces vols-là. A ce jour, Camair-Co a un seul équipage qualifié MA60 et qui opère sur les deux aéronefs. Nous avions, dans le même temps, envoyé en formation en Chine trois équipages camerounais. La formation est terminée et ils sont revenus.
Pourquoi parler donc d’un seul équipage ?
Après la formation, on ne vient pas directement monter dans l’avion. Il y a, réglementairement, un processus dit de « lâcher ». Nous sommes en train de mettre à profit le temps de fermeture de l’aéroport de Douala pour le mener à bien. Ce qui signifie qu’à la réouverture de l’aéroport le 21 mars, nous aurons quatre équipages pour opérer sur les MA 60. A partir de là, nous pourrons sereinement envisager l’ouverture de Bafoussam.
A propos, la desserte de Bafoussam était annoncée juste après les vols inauguraux...
Justement, pour cause d’insuffisance d’un équipage qualifié, nous avons préféré attendre. Il ne sert à rien d’y aller un jour et attendre des semaines pour pouvoir y retourner. Il y a ce qu’on appelle dans le jargon, « l’effet de fréquence ». C’est-à-dire que si vous amenez des gens vers une destination, il faut prévoir leur retour, le lendemain au plus tôt. C’est pourquoi nous attendons que les quatre équipages soient prêts, que Douala rouvre et que nous ayons une meilleure lisibilité afin de desservir Bafoussam à partir de la fin mars ou en début avril. En plus, à ce stade, on ne peut pas dire que l’aéroport de Bafoussam est totalement opérationnel. Il y a encore des équipements que l’Autorité aéronautique doit y installer pour que nous puissions y faire des vols de jour et de nuit. Pour l’instant, on peut opérer seulement de jour et c’est déjà pas mal. Dès le 21 mars, quand tous nos équipages seront lâchés, nous allons préparer l’ouverture des lignes Douala-Bafoussam et Yaoundé-Bafoussam. Pour les lancer comme je disais, fin mars, début avril.
Quid des autres parties du pays ?
Leurs aéroports ne sont carrément pas encore prêts. Les autorités compétentes en la matière nous annoncent Bamenda et Bertoua dans les prochains mois et nous attendons. Les MA 60 sont principalement dédiés aux vols domestiques, selon les consignes hiérarchiques. Alors, dès lors qu’un aéroport sera en état et certifié par qui de droit, nous allons y aller, c’est le devoir et le rôle de Camair-Co de desservir les villes du pays.
Toujours pour parler de la flotte, où est «Le Dja » ?
Dans le cadre de la maintenance, les constructeurs d’avions recommandent que tous les 18 mois, pour ce qui est des 767, les avions aillent en visite technique. « Le Dja » est allé en visite technique en Ethiopie vers la fin du mois de novembre dernier. Il devait être revenu début janvier. Il se trouve que vers la fin de la visite, on a découvert une corrosion de niveau majeur au niveau de la zone des toilettes. Il fallait donc remplacer toute cette partie, et c’est le constructeur Boeing, seul, qui fournit la pièce, laquelle n’était pas disponible à ce moment. Il a fallu qu’une commande soit passée au constructeur, qui fabrique la pièce avant de l’envoyer en Ethiopie. Nous avons dû batailler ferme pour que cette pièce soit construite en deux mois, au lieu des quatre à cinq mois que l’entreprise avait d’abord annoncés. A ce jour, cette pièce est en train d’être montée. Avant la fin de ce mois, « Le Dja » sera revenu.