Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé un crédit de 666,2 millions de dollars au Cameroun, dans le cadre d'un programme économique triennal visant à redresser son économie durement frappée par la chute des prix pétroliers, selon un communiqué des services de l’institution financière.
Dans l’immédiat, indique le document, 171,3 millions de dollars seront décaissés au titre de la facilité élargie de crédit, le reste de l’enveloppe devant être débloqué selon un échéancier convenu d’accords parties.
Selon le FMI, le Cameroun «fait face à une décélération de sa croissance, à un déclin de sa marge budgétaire et à une hausse rapide de sa dette publique», à quoi s’ajoute une conjoncture internationale difficile ainsi que le coût de la guerre contre la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord.
Le programme du Cameroun, précise le communiqué, vise à consolider le budget, mettre en place des réformes pour diversifier les revenus non-pétroliers en même temps que les autorités sont invités à améliorer «la crédibilité et la transparence» de l'exécution budgétaire à travers des rapports réguliers.
C’est en décembre dernier, rappelle-t-on, que le FMI avait annoncé une démarche sous-régionale commune au terme d’un sommet extraordinaire des chefs d’État d'Afrique centrale, tenu dans la capitale camerounaise, Yaoundé en présence de sa directrice générale, Christine Lagarde.
Ainsi, après avoir relevé les tendances négatives de l'économie de la sous-région, les leaders de la zone avaient, entre autres, décidé d'ouvrir et de conclure à brève échéance, des négociations bilatérales avec l’institution afin de mieux structurer les efforts d'ajustement de leurs États, les accompagner vers une sortie de crise et les aider à mettre en place les conditions d'une relance vertueuse et durable.
S’agissant spécifiquement du Cameroun, la présentation de ses perspectives économiques, en octobre dernier par le FMI, a recommandé des mesures draconiennes visant à retrouver les équilibres macroéconomiques et à renouer avec une croissance plus forte.
Face aux chocs exogènes et au coût de la guerre contre Boko Haram, il a préconisé d’urgence un ajustement budgétaire rigoureux, un renforcement des mesures de protection sociale et des réformes structurelles pour la compétitivité et la diversification de l’économie.
Pour les autorités camerounaises toutefois, l’accord avec le FMI ne sera pas destiné à créer l’austérité mais à continuer de booster les richesses et la croissance, tout en révisant à la baisse certaines dépenses d’investissement et en promouvant le secteur privé.