La visite du Fonds Monétaire International (FMI) qui a démarré, le 27 février dernier, par la rencontre avec le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, procédera au diagnostic de toutes les vulnérabilités en matière de gouvernance, notamment dans les secteurs de la corruption et ceux pouvant avoir une incidence sur l’activité économique.
L a gestion des finances publiques est donc de nouveau scrutée par les experts du Fonds Monétaire International (FMI). Il s’agit cette fois-ci, précise-t-on, d’une mission d’assistance technique à la demande du gouvernement camerounais. Cette mission du FMI conduite par Joël Turkewitz, le chef d’unité adjoint au département juridique du FMI, a démarré, le 27 février dernier, par une rencontre à son cabinet avec le ministre des Finances, Louis Paul Motaze. Les experts du FMI entendent au cours de cette mission procéder au diagnostic de toutes les vulnérabilités en matière de gouvernance, notamment dans les secteurs de la corruption et ceux pouvant avoir une incidence sur l’activité économique. Comme l’indiquera le chef de cette mission, Joël Turkewitz, au sortir de la rencontre avec le MINFI, « nous allons examiner et passer en revue les questions liées à la gouvernance financière. Il s’agit de la gouvernance budgétaire ; fiscale ; l’administration douanière ; les politiques liées à la douane. Il y aura un aspect qui va porter sur l’État de droit ; la passation des marchés publics ; les contrats et leur bonne application ». Joël Turkewitz expliquera par la suite que « ces domaines sont importants pour la croissance du secteur privé et la bonne organisation du marché financier actuel ». La réunion introductive de cette mission tenue au MINFI avait donc pour but de présenter ladite mission, tout en discutant sur les principales vulnérabilités recensées au niveau de la gouvernance. Les deux parties ont également abordé la question de la lutte contre le blanchiment des capitaux. En rapport avec ce sujet, il est question de voir comment contrecarrer cette pratique dont les effets sur l’économie nationale sont dévastateurs. Une réunion était d’ailleurs à ce propos prévue, hier mardi 28 février, avec l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF).
Gestions des entreprises et établissements publics
Autre sujet de préoccupation au menu de la mission du FMI, la gestion des entreprises et des établissements publics, les collectivités territoriales décentralisées. Tout comme la gestion de la trésorerie de l’État et de la dette. Avec un accent particulier mis sur la gestion du compte unique du Trésor. Le FMI abordera cette question avec la Direction générale du Budget du MINFI. Tout comme le FMI échangera avec les responsables de la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC), sur la stratégie nationale de lutte contre la corruption. En rappel, du 05 au 18 janvier dernier, le FMI était déjà dans nos murs. La mission conduite par Cemile Sancak avait pour objectif principal la troisième revue du Programme Économique et Financier du Cameroun avec le FMI au titre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC) et du Mécanisme Élargi De Crédit (MEDC). Avec le ministre de l’Économie, la délégation avait abordé la situation macroéconomique et les perspectives économiques à court-terme du Cameroun. De manière spécifique, les deux parties avaient examiné l’état de mise en œuvre des repères structurels du Programme Économique et Financier, à savoir entre autres : les mesures visant à accroître l’espace budgétaire du pays pour le financement des investissements productifs, l’accélération des réformes structurelles destinées à soutenir la diversification économique, et la gestion prudente de la dette publique dans le but de renforcer la viabilité de celle-ci.