Au sortir d’une réunion au ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire ce mercredi, le chef de ladite mission, Mario de Zamaroczy, a rappelé que le contexte était marqué par «une dégradation continue de la situation économique mondiale, régionale et sous-régionale».
S’exprimant face à la presse, il a insisté sur la nécessité de la discipline budgétaire et la réduction des déficits qui se creusent d’année en année. «Mario de Zamaroczy a aussi appelé à une optimisation des recettes de l’État afin de compenser la chute des recettes pétrolières, à la maîtrise de la dépense publique, à la prudence de l’endettement, à la diversification de l’économie ainsi qu’à la relance du secteur privé», rapporte APA.
Dans son rapport de septembre 2016, le FMI se préoccupait déjà du niveau élevé des dépenses d’investissement public, couplé à des recettes pétrolières plus faibles et des dépenses sécuritaires persistantes du fait de la lutte contre la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord du pays. L’institution financière recommandait alors «la révision et la rationalisation des exonérations et des régimes dérogatoires fiscaux afin d’élargir l’assiette fiscale, l’adoption d’une politique plus orientée vers l’endettement à des conditions plus concessionnelles, la consolidation et la rationalisation du programme d’investissement public avec d’autres plans d’investissement».
Cette double mission FMI/BM est accompagnée de l’agence de notation internationale Fitch Ratings. Pour bon nombre d’observateurs, le choix du moment de cette visite n’est pas fortuit. En effet, le Cameroun est dans la phase des derniers arbitrages sur le projet du budget 2017. Le Gouvernement finalise également un programme économique triennal, comme l’a relevé le Ministre de l’Économie Louis Paul Motaze.
Durant leur séjour, le FMI et la BM vont passer les dépenses publiques du Gouvernement camerounais au scanner. Il s’agit par exemple, du plan de relance de la compagnie aérienne nationale Camair-Co estimé à 60 milliards de FCFA. Le FMI se penche également sur l’impact budgétaire du plan triennal d’urgence de 925 milliards de FCFA, du plan d’urgence spécial jeune de 102 milliards de FCFA, de la guerre contre la secte terroriste Boko Haram, mais aussi, une présentation des dépenses liées à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football féminin 2016 et celles programmées pour la CAN 2019.