Le Groupement interpatronal du Cameroun (GICAM), principale organisation patronale du pays avec plus de 300 entreprises membres, se trouve à la croisée des chemins à cause de la guerre de leadership pour succéder au président André Fotso, décédé en fin de l’année dernière, a appris APA, lundi, de sources concordantes.
Alors que la position de ce mouvement corporatiste était particulièrement attendue sur les grandes questions socioéconomiques de l’heure, entre autres, l’entrée en vigueur le 1er janvier 2017 de la nouvelle Loi des finances qui consacre de nouveaux impôts et taxes, l’on a plutôt assisté à une passe d’armes à fleuret moucheté entre différents protagonistes, lors de la dernière assemblée générale.
A la fin des travaux, des membres ont déclaré que « le GICAM est malade d’un Conseil exécutif extrêmement peu représentatif du patronat camerounais ».
D’après les mêmes sources, « l’actuel Conseil semble plus soucieux du contrôle du syndicat au service de leurs ambitions égoïstes et mafieuses que de la défense des intérêts véritables des patrons, de l’avenir de leur mouvement et du pays».
En première ligne de ces batailles, l’actuel 1er vice-président du GICAM, le Français Armel François directeur général de la société PHP située dans une banlieue de Douala, filiale de la Compagnie fruitière de Marseille (France) premier producteur de la banane au Cameroun, le 2è vice-président Henri Fosso, propriétaire d’une entreprise de vente d’engrais à Douala et d’autres postulants.
Une situation « explosive en devenir » estiment plusieurs membres du GICAM favorables à « une réorganisation du mouvement qui verra l’émergence d’un nouveau bureau représentatif et consensuel, capable de répondre aux défis de développement qui interpellent aussi bien notre organisation que le Cameroun ».
En d’autres termes, le GICAM « doit éviter d’être un clan » mais un mouvement « patronal fort et solide ayant une vision sur l’économie camerounaise, en sa qualité de créateur de richesses et de catalyseur de la croissance » ont-ils insisté.
Sinon « quels interlocuteurs face au gouvernement sur les Accords de partenariat économique (APE), sur la nouvelle loi de finances, les grands chantiers de seconde génération et la sous-traitance ? s’interroge-t-on au sein du mouvement.
Dans le camp des « réformistes », l’on voudrait être rassuré si « un Français peut négocier les intérêts stratégiques du patronat camerounais ou si un boutiquier d’une PME le peut-il ? Nous pensons que c’est non dans l’un et l’autre cas, c’est pourquoi il faut tout remettre à plat afin de trouver au GICAM, un président représentatif », affirment des adhérents.
Pour des analystes, il est temps de booster la légitimité des membres censés porter les ambitions classiques de ce mouvement syndical, à savoir : lutter efficacement contre le commerce illicite, améliorer la gouvernance publique, accentuer la formation, renforcer l’intermédiation financière, rendre le dialogue secteur public secteur privé efficace.
Assumer ce leadership pense-t-on appelle notamment à une relecture des textes et à une redéfinition du profil des dirigeants, l’objectif étant d’aboutir à une organisation bien structurée devant impulser une nouvelle dynamique du GICAM.