Le PDG de Vision 4 veut racheter la Société centrafricaine des télécommunications

Jean Piere Amougou Belinga Et Faustin Archange Touadera Jean Piere Amougou Belinga (PDG Groupe l'Anecdote) et Faustin Archange Touadera(Président de la RCA)

Wed, 15 Nov 2017 Source: ticmag.net

Après avoir ouvert une branche centrafricaine de sa chaîne de télévision Vision 4 à Bangui, le PDG du groupe médiatique camerounais L’Anecdote, Jean-Pierre Amougou Belinga, lorgne désormais le secteur centrafricain des télécommunications.

Avec une entité qui pourrait s’appeler Vision 4 Télécoms. En effet, celui-ci a indiqué au président centrafricain Faustin-Archange Touadera qui l’a reçu en audience le 07 novembre 2017 à Bangui sa volonté de racheter la Société centrafricaine des télécommunications (Socatel), l’opérateur historique des télécommunications de la République centrafricaine qui offre pour l’instant les services de téléphonie fixe et de la connexion Internet ADSL.

D’après l’hebdomadaire L’Anecdote, propriété de Jean-Pierre Amougou Belinga dont il est le directeur de publication, le président centrafricain a marqué « son très haut accord » pour l’acquisition de la Socatel par l’homme d’affaires camerounais.

En plus de l’audience avec le président Faustin Archange Touadéra, Jean-Pierre Amougou Belinga a été reçu par le Premier ministre centrafricain, Simplice-Mathieu Sarandji, et par le ministre centrafricain des Postes et Télécommunications, Justin Gourna Zacko. Le journal L’Anecdote annonce d’ailleurs que ce dernier sera prochainement au Cameroun pour des réglages « techniques », qui pourraient aboutir à la privatisation de la Socatel.

La Socatel et ses défis

Il faut relever que la Socatel fait face à ce moment à de sérieuses difficultés financières. En juillet 2017 par exemple, des employés de l’entreprise ont effectué pour une énième fois un sit-in en face de l’entreprise pour demander la démission du directeur général, Bruno Gréla-Mpoko, qu’ils accusent de mauvaise gestion. Ils réclamaient alors le paiement de cinq mois de salaire sur les 43 mois que leur doit l’entreprise.

Pourtant, le DG fait observer qu’il doit relever plusieurs défis. Trouver des moyens financiers dans un contexte où l’Etat ne dispose pas des moyens pour payer ses factures (déjà plus de trois milliards de F.Cfa de dette de l’Etat) et dans un contexte où les installations de l’entreprise sont très souvent pillées. Et ce n’est pas tout parlant des difficultés.

Rencontré par les journalistes du RJDH (Réseau des journalistes pour les droits de l’homme) en juillet dernier, le DG de Socatel avait présenté un bref bilan de la Socatel. « De 2015 à 2017, sept mois de salaires ont été versés au personnel et 20% de salaire cinq fois, ce qui fait donc au total douze mois qui leur ont été payés… Quand j’étais arrivé à la tête de la SOCATEL, mi-octobre 2015, tout était plat. Sachez que toute transformation est difficile. Ce n’est pas un changement, mais beaucoup de changement en même temps pour une transformation… Mais, je me focalise vers l’avenir. On a l’Internet avec les téléphones fixes et d’ici quelques mois un réseau mobile SOCATEL avec une carte Sim SOCATEL et l’Internet 3G+ », leur expliquait-il.

Aussi, la Socatel est débitrice de plusieurs banques. 450 millions de Fcfa, c’est le montant approximatif que la Socatel doit à quatre banques en RCA. Selon des informations du RJDH confirmées par Bruno Grela-M’Poko, la Socatel doit à la Banque Populaire Maroco-centrafricaine cent soixante millions de francs Cfa (160.000.000 F.Cfa) ; cent millions (100.000.000FCFA) auprès de la CBCA (Commercial Bank Centrafrique), dont quarante millions de net et les soixante millions pour des commissions bancaires et enfin cinquante-trois millions de F.Cfa (53.000.000 F.CFA) à la Caisse Mutuelle de Centrafrique.

Reste à savoir combien Jean-Pierre Amougou Belinga est prêt à mettre sur la table pour sortir cette entreprise de l’eau.

Source: ticmag.net