L’Assemblée nationale et le Sénat camerounais débutent, jeudi, leurs sessions ordinaires essentiellement consacrées à l’examen du projet de budget de l’Etat pour 2016 arrêté en recettes et en dépenses à la somme de 4249,8 milliards FCFA, a appris APA de source officielle.
En augmentation de l'ordre de 503 milliards FCFA par rapport à l'exercice finissant, cette proposition ne devrait pas connaître de notable modification en raison de l'écrasante majorité des élus du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) au Parlement.
Selon le gouvernement le budget 2016 visera non seulement à financer les charges de fonctionnement courant de l'Etat, mais surtout à garantir le parachèvement des projets structurants de première génération, ceux inscrits dans le plan d'urgence triennal pour l'accélération de la croissance ainsi que la construction des infrastructures nécessaires à la tenue des Coupes d'Afrique des nations (CAN) de football 2016 et 2019.
Un volant de ressources sera en outre consacré à la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD), concomitamment au lancement des projets structurants de deuxième génération.
Dans un environnement international morose, marqué au plan national par l'effort de guerre contre la secte islamiste Boko Haram, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, a indiqué voici peu que les efforts de réalisation de cette Loi de finances allaient notamment être portés sur la collecte des ressources à travers l'élargissement de l'assiette fiscale.
S'agissant de l'élaboration du budget 2016, le gouvernement camerounais table un de taux de croissance d'environ 6%, une inflation de 2,8%, un déficit du solde budgétaire (hors dons) de 4,5% ainsi qu'un déficit du compte courant d'environ 4,3% du produit intérieur brut (PIB).
La session budgétaire du Parlement, note-t-on, intervient également au lendemain de la publication d'un rapport du Fonds monétaire international (FMI) dressant un tableau plutôt contrasté des performances économiques du pays avec notamment une croissance du PIB réel, hors pétrole de 5,5% en 2016 contre 5,1% en 2015, une expansion de la masse monétaire au sens large de 7,7% en 2016 contre 8,6% en 2015, une variation annuelle des prix à la consommation de 2,1% en 2016 en 2016 contre 2,0% en 2015.
Selon les mêmes projections, le solde extérieur courant devrait se situer à -5,2% du PIB en 2016 contre -5,0% en 2015 et le solde budgétaire global, dons compris, à -5,6% en 2016 contre -5,1% pour l'année qui s'achève.