La baisse des cours mondiaux du pétrole brut sur le marché international et l’insécurité aux frontières avec la RCA et le Nigéria, qui freinent les performances des administrations fiscale et douanière, ne semblent pas avoir beaucoup d’incidence sur le Trésor public camerounais.
En effet, sur les six premiers mois de l’année 2015, le gouvernement a pu mobiliser 1500 milliards de francs Cfa de recettes, en dépassement de 100 milliards de francs Cfa par rapport aux prévisions initiales, selon les statistiques du ministère des Finances.
«Le Cameroun a l’avantage d’être un pays dont l’économie est diversifiée. Le pétrole, même s’il participe à la mobilisation des ressources pour notre budget, représente à peu près 20% de nos recettes. Ce qui nous permet de dire qu’avec 80% de recettes tirées de la fiscalité interne, le Cameroun est à même de faire face à ces externalités…», a expliqué le ministre camerounais des Finances, Alamine Ousmane Mey (photo), en marge du dernier conseil d’administration de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).
Selon les prévisions du gouvernement, les recettes pétrolières camerounaises baisseront cette année d’environ 300 milliards de francs Cfa. Afin de combler ce gap dans le budget de l’Etat, le ministère des Finances a annoncé, dès le début de l’année, la mise en œuvre d’un plan pour maximiser le recouvrement des recettes fiscalo-douanières ; lequel plan s’articule, apprend-on, autour de l’élargissement de la base de l’assiette fiscale.
Pour rappel, à en croire des révélations récemment faites devant le patronat par le directeur général des impôts, le fichier national comptait environ 2500 contribuables en 2014, alors que le Cameroun compte environ 98 000 entreprises, selon un recensement de l’Institut national de la statistique (INS).