Six ans après la mise en circulation du marquage chimique des produits pétroliers, l’Etat continue de perdre beaucoup d’argent.
Aucune étude récente n’évoque le manque à gagner de l’Etat du Cameroun face à la fraude sur les produits pétroliers. Qu’à cela ne tienne, une étude menée en 2012 auprès des chefs d’entreprises a révélé que le phénomène de la vente du carburant frelaté a fait perdre à l’Etat camerounais la faramineuse somme de 32 milliards de FCFA.
D’après le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), le phénomène du carburant frelaté et de contrebande est plus visible dans les régions du Grand-Nord Cameroun, même s’il est installé dans la capitale économique du pays.
En 2009, la principale organisation patronale du pays renseignait que le carburant de contrebande, dans les principales villes du Grand-Nord, est vendu dans toutes les rues, entrainant des pertes pour l’Etat et les opérateurs du secteur. « Environ 20% des produits déclarés exportés, donc exonérés de taxes, sont revendus sur le territoire national.
Environ 5 410 m3 de carburant originaire d’un pays voisin passent par le septentrion chaque semaine. Les pertes sont estimées à près de 10 000 m3/mois correspondant à un manque à gagner d’environ 800 millions de FCFA de taxes diverses pour l’Etat », indique le Gicam. Des pertes que confirme l’ONG « Voies Nouvelles » dans son rapport publié en octobre 2011.
Les pertes s’évaluent à plusieurs dizaines de milliards de FCFA. Dans la seule ville de Yaoundé, l’ONG, qui avait à l’époque identifié une dizaine de sites de frelatage des produits pétroliers (lieux où des camionneurs mélangent du pétrole lampant avec du super ou du gasoil, etc.,) dans la capitale politique, précisait que les pertes pour les entreprises pouvaient s’élever à 05 millions de FCFA par jour et par site.
Selon le rapport d’enquête du Gicam sur le phénomène de la contrebande dans les 03 régions septentrionales du pays, le carburant à lui seul entraîne une perte de près de 13 milliards de FCFA de chiffres d’affaire par mois. « Ce qui induit une perte en recettes fiscales de l’ordre de 05 milliards de FCFA.
Annuellement, c’est environ 156 milliards de FCFA, qui sont perdus par les distributeurs des produits pétroliers et plus de 60 milliards de FCFA qui échappent aux caisses de l’Etat », précise le Gicam dans son rapport.