L’exécution des marchés publics se passe-t-il ailleurs comme au Cameroun ? Le 10 septembre dernier, lors d’une descente sur le terrain du comité interministériel de pilotage du projet de construction de l’autoroute Yaoundé – Nsimalen (aéroport international), une révélation est faite pour expliquer le retard pris dans le déroulent des travaux : des marécages ont été découverts alors que les travaux avaient déjà été engagés.
« C’est criminel ! » avait fait observer le ministre des Travaux publics d’alors, Patrice Amba Salla. Par conséquent, constate le comité en fin septembre 2015, les travaux entamés en juillet 2014 pour une durée de 36 mois (trois ans) ne sont réalisés qu’à 20% au lieu de 40%, selon les statistiques du 2 septembre. Et le président du comité de pilotage, par ailleurs ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Jean Claude Mbwentchou, maintenu au gouvernement du 2 octobre dernier, en découvrant que les études de terrain avaient été mal
effectuées, n’eut qu’une seule instruction : engager l’entreprise en charge des travaux, à les accélérer, afin de respecter les délais. Mais, pour quelle qualité de l’ouvrage ? S’il est vrai que, selon les spécialistes, un temps nécessaire - environ deux ans - doit être observé pour que les remblais dans les zones marécageuses découvertes pendant les travaux se consolident. Pour des projets pensés beaucoup de temps avant les débuts des travaux, deux autres détails n’ont pas été réglés.
Il s’agit notamment du dédouanement du matériel au Port de Douala et de l’indemnisation des riverains. Pour le premier, soit les frais de douanes sont compris dans le budget alloué aux travaux et les caisses de l’entreprise China Communications Construction Company (Cccc) sont vides et l’apport du gouvernement serait alors nécessaire, soit, pour cette même raison, la solidarité gouvernement jouerait alors, avec l’intervention salvatrice du ministre des Finances, tutelle des Douanes camerounaises.
Mais, l’un des véritables obstacles que doivent franchir les constructeurs chinois est ce courroux des populations riveraines, du fait des indemnisations mal gérées. Les travaux de terrassement commencent en juillet 2014. Mais, c’est le 15 juillet 2015 que le Premier ministre signe un décret d’expropriation de la partie Mfoundi, pendant que les grincements de dent se poursuivent dans la partie concernant le département de la Mefou-et-Afamba, qui abrite l’aéroport international de Yaoundé – Nsimalen.
Et, c’est seulement en 2016 que commenceront les études et quelques travaux préliminaires. Il s’agira notamment du déplacement des réseaux électriques et téléphonique ainsi que le réseau hydraulique sur l’emprise de ce joyau, qui devrait en principe changer le visage de la ville de Yaoundé et soulager les populations, qui souffrent des routes bloquées, chaque fois que le chef de l’Etat se déplace ou un invité d’honneur de la République est dans la ville. Une odeur d’avenants souffle dans l’air, comme avec la route Ayos – Bonis.