Le chef du projet Paija accusé de détournements

18210 Eyebe Ayissi191015750 Henri Eyébé Ayissi, Minader

Mon, 18 Jul 2016 Source: camer.be

Les jeunes agriculteurs disent ne jamais recevoir les intrants offerts par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural.

«Nous avons semé le maïs depuis le mois de mai et jusqu'à présent, rien ne pousse. On s'est débrouillés nous-mêmes pour acheter les produits afin de pulvériser nos plantations. Au moment où je vous parle, tous les champs sont avariés», se plaint un jeune agriculteur du Programme d'appui à l'installation des jeunes agriculteurs de Wassandé (Paija).

Celui-ci fait partie du groupe des jeunes qui accusent Baba, coordonnateur du Paija, d'avoir détourné les engrais à eux offerts par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Henri Eyébé Ayissi. «Quand le ministre était ici à Wassandé, il a remis un stock important d'engrais qu'on devait nous distribuer. Jusqu'aujourd'hui, nous attendons encore cette distribution. Le chef du projet s'en est accaparé», accuse un autre jeune agriculteur de Wassandé.

Et pourtant, d'après le coordonnateur du Paija, la distribution des engrais a été effective. «J'ai distribué les engrais que le ministre a offerts. La distribution a été faite par promotion. Il y en a cinq ici. Et chacune d'elles est coiffée par un délégué. Et c'est aux délégués que j'ai remis les engrais», se défend Baba. D'après lui, la distribution a été faite publiquement. Toutefois, reconnait-il, «le seul matériel que je n'ai pas encore restitué, ce sont les poussepousses et les brouettes. Car leurs quantités sont inférieures au nombre de promotions ».

Toujours pour se dédouaner et rassurer les agriculteurs, le coordonnateur affirme être en contact avec le ministère de l'Agriculture pour la réception d'un nouveau package d'engrais. «Ces engrais nous seront livrés ici à Wassandé. J'ai reçu ces informations du ministère », affirme-t-il. Les accusations des jeunes ne concernent essentiellement pas des engrais. Même au niveau de la superficie allouée à chaque jeune, il y a problème.

«En principe, cet espace était prévu pour 25 jeunes. Mais nous ne sommes que 12. En réalité, chacun d'entre nous devrait avoir quatre hectares, mais chacun n'en a que deux. Le reste, les responsables se sont partagés pour faire leurs champs», témoigne un autre jeune. Pour les jeunes seigneurs de la terre de Wassandé, les responsables de ces projets ne veulent pas leur réussite. «Lorsque le ministre était là, les responsables du Paija ont tout fait pour qu'il ne visite pas nos espaces.

Ils l'ont amené visiter le champ d'un blanc qui cultive aussi du maïs ici. Nous avons voulu parler, mais nous avons été étouffés par nos responsables alors qu'on voulait juste que le ministre soit informé de la situation», confie un jeune agriculteur de Wassandé. Une thèse que le coordonnateur du Paija bat en brèche.

«J'ai proposé un itinéraire et le protocole du ministre en a décidé autrement. Je tiens à vous préciser qu'il n'y a pas de problème ici. Tous ceux dont les plantations sont cultivées n'ont pas de problème. Ceux qui se plaignent, c'est un groupe de deux ou trois personnes que je connais bien. A ceux-là, il faut leur demander pourquoi lorsqu'on laboure leur lopin de terre, ils ne veulent pas semer», martèle Baba.

Source: camer.be