Hubert Kamgaing, Président de l’Union des Populations Africaines, est d’avis que le FCFA est un frein à l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035.
Dans une interview accordée au quotidien Le Messager ce vendredi 22 avril 2016, Hubert Kamgaing, président de l’Union des Populations Africaines (UPA), auteur et brasseur d’idées, affirme que «le Franc des Colonies Françaises d’Afrique (FCFA) a été créé par la France le 26 décembre 1945 pour exploiter les colonies.
Les États africains qui l’utilisent encore sont pourtant censés avoir acquis la qualité d’États indépendants souverains depuis 1960», peut-on lire dans le journal.
«La qualité d’État indépendant et souverain, acquise par le Cameroun, lui confère le droit de créer une monnaie nationale et un institut d’émission qui lui soient propres», souligne l’opposant, se référant à l’article 5 de l’accord de coopération en matière économique, monétaire et financière du 13 novembre 1960.
L’article 26 dudit accord souligne par ailleurs que «Jusqu’à la création d’une unité monétaire camerounaise, la monnaie légale ayant pouvoir libératoire sur toute l’étendue du territoire du Cameroun est le FCFA émis par la Banque Centrale des États de l’Afrique Équatoriale et du Cameroun», nous dit-il.
Le Président de l’UPA est d’avis que ce débat n’est pas économique, et pour lui, «Tous ceux qui se prévalent du titre d’économiste pour parler du FCFA en bien sont des imposteurs». Les panafricanistes préconisent selon lui le «parachèvement de la colonisation». «Mais les panafricanistes ne sont pas au pouvoir», déplore-t-il. «Nous attendons de voir ce que ceux qui nous maintiennent dans cette sujétion vont «négocier».
«Les Etats africains ne gagnent rien à rediscuter des conventions qui les maintient dans la servitude, servitude volontaire de la part de ceux qui les administrent» déclare Hubert Kamgaing. Kwame Krumah a émergé comme figure emblématique du panafricanisme.
Il a proposé en 1963 à Addis Abeba (Éthiopie), «Une union politique basée sur la défense, les affaires étrangères et la diplomatie; sur une citoyenneté commune. (…) Nous devons nous unir afin de réaliser la libération totale de notre continent; nous avons besoin d’un système de défense commun avec un haut commandement africain pour assurer la stabilité et la sécurité de nos pays».