L’écart relatif entre l’objectif de croissance du produit intérieur brut (PIB) et sa réalisation laisse entrevoir que l’objectif de parvenir à un taux de pauvreté monétaire de 28,7% à l’horizon 2020 ‘’sera difficilement atteint’’ au Cameroun, selon un rapport du ministère des Finances (MINFI) reçu à APA.
En réalité, le taux de croissance réel du PIB, qui a été de 4% en moyenne et le taux moyen annuel d'accroissement démographique, qui se situe à 2,6%, est de 1,4 point c'est-à-dire moins que l'écart de 1,9% projeté dans le Document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE). Elaboré par les autorités, il projette un taux de croissance de 5,5% par an sur la période 2010-2020.
La proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, indique ce volumineux document qui plante le décor de la Loi de finances 2016, était de 37,5% en 2014 contre 39,9% en 2007.
L'incidence de l'inégalité, qui a ainsi connu un léger recul entre 2001 et 2007, est intervenue dans un contexte de croissance économique ‘'modeste'', la croissance contribuant pour 0,124 point et l'inégalité pour 0,160 point.
Selon le MINFI, ‘'la croissance a davantage bénéficié aux ménages les plus aisés et très peu aux ménages pauvres''.
S'agissant de l'emploi, le taux d'activité des personnes âgées de 15 ans ou plus, au sens du Bureau international du travail (BIT), s'est situé à 72,1% en 2004 contre 76,2% en 2010.
Le taux de chômage composite qui compose le chômage, le sous-emploi lié au temps de travail et la main d'œuvre potentielle a reculé de 2 points au Cameroun.
Il est passé de 19,8% en 2010 à 17,8% en 2014, traduisant également une amélioration de l'utilisation de la main d'œuvre : le taux de sous-emploi global pour les personnes âgées de 15 ans et plus se situe à77,6% et le taux des emplois informels à 88,6%.