Le Groupement interpatronal du Cameroun (GICAM) a annoncé l’organisation, le 11 novembre prochain à Douala, d’un débat sur la protection de l’industrie nationale, à travers la normalisation et la régulation.
Constatant que le niveau des importations augmente beaucoup plus vite que celui des exportations --ce qui se traduit par un déficit sans cesse croissant de la balance commerciale-- le patronat attire l'attention du gouvernement sur le choix de l'ouverture commerciale comme orientation majeure de sa politique économique.
Pour le GICAM, la menace sur le financement extérieur de l'économie locale va probablement en s'aggravant, du fait d'un contexte mondial marqué par l'accélération du démantèlement des barrières à l'échange international et les délocalisations/co-localisations.
Ces risques sont réels, affirme l'organisme, dans une atmosphère caractérisée par l'essoufflement de la croissance mondiale dont la reprise apparaît plus lente et moins évidente que prévu, et dont les moteurs sont actuellement en panne ou en perte de vitesse.
A ceci, il convient d'ajouter les menaces particulières en interne dont les moindres ne sont pas la crise sécuritaire et humanitaire dans les régions de l'Est et de l'Extrême-Nord.
Evoquant la structuration du tissu économique national, le GICAM constate que ‘'le pays reste lourdement dépendant, d'une part, des activités primaires et extractives et, d'autre part, des activités de commerce et de services, alors même que la nécessité d'une industrialisation est reconnue dans son Document de vision de développement à l'horizon 2035''.
L'industrie, estime le patronat, pâtit particulièrement de contraintes structurelles telles que l'accès difficile aux financements, l'insuffisance de la main d'œuvre qualifiée, le déficit d'infrastructures, l'insuffisance du marché intérieur et la pression du secteur informel.
Selon les résultats du recensement des entreprises réalisé en 2009 par l'Institut national de la statistique (INS), sur 94.000 entreprises recensées, seulement 13% exerçaient à titre principal une activité de transformation. La part de la valeur ajoutée manufacturière dans le produit intérieur brut (PIB) du pays est passée par ailleurs de 19,3% en 2000 à 16,7% en 2010.
Plusieurs filières industrielles se trouvent ainsi ‘'pénalisées par une politique douanière favorisant paradoxalement l'importation des produits finis au détriment des matières premières''.
Dans le même temps, les nombreuses défaillances dans l'application des politiques et procédures en matière de surveillance des marchés les mettent à l'épreuve d'une concurrence particulièrement acerbe des produits importés empruntant parfois les voies du commerce illicite.
Ces menaces, estime le GICAM, sont appelées à s'aggraver avec la perspective des nombreux accords commerciaux en cours de négociation, parmi lesquels l'Accord de partenariat économique (APE) en cours d'implémentation avec l'Union européenne.