À l'occasion du Africa CEO Forum, qui se tient les 21 et 22 mars à Abidjan - pour la première fois en Afrique -, Jeune Afrique a donné la parole aux patrons sur le sujet de l'intégration régionale, essentiel à l'essor de leurs entreprises.
Parmi eux : Jean Perrial Nyodog, le directeur général de Tradex, société de trading et d’exportation de pétrole brut et de produits pétroliers
« Dans les pays de la Cemac, nous faisons face à la superposition des législations nationales et du droit Ohada [Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires], tandis que la fiscalité est différente d’un État à l’autre. Notre activité – la distribution des produits pétroliers – est réglementée dans chacun des pays.
La maîtrise du cadre réglementaire de chaque État et la mise en œuvre des diligences requises pour y acquérir le droit d’exercer nous imposent des efforts importants.
« Avec un marché aussi fragmenté que celui de la Cemac, nous perdons bien évidemment en compétitivité »
Avec un marché aussi fragmenté que celui de la Cemac, nous perdons bien évidemment en compétitivité. De même, la multiplicité des règlements et des normes, tout comme la faiblesse des infrastructures, font augmenter le coût de l’activité commerciale.
Ces insuffisances ont des répercussions sensibles sur notre volume d’activités et notre capacité à saisir les opportunités. Une sous-région à l’intégration réussie nous ouvrirait les portes d’un marché plus important [plus de 46 millions d’habitants] et accroîtrait notre chiffre d’affaires, qui a atteint 315 milliards de F CFA [plus de 480 millions d’euros] en 2015 pour un bénéfice de 12 milliards de F CFA.
Elle nous permettrait de surcroît d’offrir de nombreuses opportunités d’emploi aux jeunes des différents pays. Il faut une volonté politique forte, une harmonisation des réglementations et une application stricte du droit des affaires Ohada, ainsi qu’un renforcement des législations communautaires.
Les pays de la Cemac doivent également investir dans les infrastructures et prendre des mesures pour éliminer les lourdeurs administratives et faciliter les mouvements transfrontaliers des hommes, des services et des marchandises. Ils ne sont pas reliés par un réseau routier – et encore moins par un réseau ferré – à la hauteur des échanges commerciaux. »