Selon l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic), l’entrée massive des poulets congelés au Cameroun a provoqué une forte mévente des poulets produits localement, tout comme elle a entraîné la destruction des poussins d’un jour.
Entre octobre et novembre 2015, ce sont environ 85 tonnes de poulets congelés qui ont été saisies par les pouvoirs publics, grâce au travail abattu par les équipes de l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic). C’est ce qu’indique son président, François Djonou, qu’a interrogé Le QDE, le lundi 14 décembre 2015 à Douala. A l’en croire, le retour en force des poulets congelés a fait perdre à la filière avicole la forte somme de 10 milliards de FCFA en quatre mois et demi. « De mai à septembre 2015, la production locale en poussins d’un jour était estimée autour de 750 000 poussins par semaine ; ce qui fait 03 millions de poussins par mois. Même s’il est vrai qu’il y a souvent des pertes, on se retrouve souvent à 2,7 millions de poulets mis sur le marché par mois. Mais de cette quantité, nous avons enregistré 50% d’invendus, soit
1 350 000 poulets qu’on a ainsi perdus à cause de l’entrée frauduleuse du poulet congelé », explique-t-il. A l’en croire, les pertes mensuelles enregistrées sont importantes. « A l’époque, le poulet revenait à environ 1 650 FCFA à la ferme. Ce qui représente des pertes estimées à 2,3 milliards de FCFA par mois. Pendant les quatre mois et demi de crise, les pertes se sont chiffrées à environ 10 milliards de FCFA », précise le président de l’Ipavic.
Avant le retour, il y a quatre mois et demi, des poulets congelés, la vente des poulets sur le marché était déjà, apprend-on, perturbée par des incursions de poulets congelés importés frauduleusement. « Même avant, il y avait toujours des quantités de poulets congelés qui entraient dans le pays. Avec a baisse des actions de l’Acdic contre cette gangrène, on a constaté un regain du fléau.
Ces derniers temps, le constat fait, c’est qu’il y a eu un retour en force des poulets congelés. Et, c’est ce qui a conduit à la mévente des poulets sur le marché local», explique un cadre de l’Ipavic. Pendant la période de crise, l’Interprofession affirme avoir détruit près de 1 350 000 poussins d’un jour. C’est 50% de la production nationale. « Le poussin se vendant à 405 FCFA, la filière a enregistré 546 millions de FCFA de pertes par mois», indique-t-on à l’Ipavic.
Des pertes énormes pour la filière avicole, à quelques jours des fêtes de fin d’année.
Même si à l’Ipavic, l’on salue la prompte réaction des pouvoirs publics (Mincommere, Minépia, etc.), ses responsables plaident pour le renforcement des mesures de contrôle à la frontière et sur le marché. 237online.com « Les poulets congelés saisis récemment venaient de la Guinée Equatoriale et du Gabon. C’est la preuve que les fraudeurs ne dorment pas.
C’est pourquoi, il faut rester vigilant », affirment Hilaire Tékam, aviculteur.
Dans l’optique de booster la production locale de poulets, le gouvernement avait en 2005, et grâce au plaidoyer de l’Association pour la défense des intérêts collectifs (Acdic), suspendu l’importation de poulets congelés. Cependant, affirme-t-on à l’Ipavic, certains importateurs véreux, avec le concours de quelques fonctionnaires corrompus, outrepassent souvent cette interdiction ; inondant le marché de ces produits de qualité douteuse.