L’on en sait désormais un bout sur les actionnaires de Medcem Cameroun, la cimenterie contrôlée par le groupe turc Eren Holding, qui a été inaugurée le 16 décembre 2016 sur les berges du Wouri à Douala, la capitale économique du pays, par le Premier ministre, Philémon Yang. Une partie du capital de cette unité de production du ciment, la 4ème du pays, est contrôlée par le Camerounais Emmanuel Peughouia (photo).
Il s’agit du promoteur de la chaîne de quincailleries Quifeurou (Quincaillerie du feu rouge), dont la première enseigne a été ouverte en 1983 dans la ville de Bafoussam, la capitale régionale de l’Ouest-Cameroun. «Quifeurou, dans sa quête à livrer du ciment de qualité et à bas prix à sa clientèle, et encouragé par la loi de 2013 portant incitations à l’investissement privé au Cameroun, s’est rapproché de son partenaire Eren Holding, leader du marché des matériaux de construction en Turquie», a expliqué Emmanuel Peughoui lors de l’inauguration de l’usine Medcem à Douala, révélant ainsi la genèse de ce projet.
Au final, c’est une enveloppe globale de 20,3 milliards de francs Cfa qui a été investie par les deux partenaires dans la capitale économique camerounaise, pour une production annuelle de 600 000 tonnes de ciment, extensible à un million de tonnes. Cette production sera distribuée par la chaîne de quincaillerie Quifeurou, qui compte officiellement, de nos jours, 56 points de vente dans 35 villes au Cameroun, en République centrafricaine et au Tchad.
Ce partenariat qui, selon Emmanuel Peughouia, «allie l’expertise de la production du ciment en Turquie et l’expérience camerounaise en matière de distribution des matériaux de construction», confère à cet opérateur économique le statut de premier Camerounais à avoir investi dans la production du ciment dans son pays. «Nous sommes très fiers d’être le premier opérateur camerounais à avoir investi dans ce domaine, qui, pendant plusieurs décennies, était inaccessible aux nationaux», s’est-il réjoui le 16 décembre 2016 à Douala.
En effet, pendant 48 ans, Cimencam, filiale du groupe Lafarge-Holcim, a régné de façon monopolistique sur le marché camerounais du ciment.
Ce monopole n’a été brisé qu’en 2014, avec la mise en service d’une seconde cimenterie dans le pays par Cimaf, une filiale du groupe marocain Addoha. Cet opérateur sera suivi un an plus tard sur le marché camerounais par le milliardaire nigerian Aliko Dangote, puis aujourd’hui par un premier opérateur économique camerounais : Emmanuel Peughouia.