Le secteur bananier camerounais en croissance malgré les défis persistants

Bananes Récoltées Image illustrative

Sat, 7 Sep 2024 Source: www.camerounweb.com

Le Cameroun affiche une résilience remarquable dans son secteur bananier, avec une augmentation significative des exportations en août 2024, et ce, malgré les difficultés persistantes auxquelles fait face l'un de ses acteurs majeurs.

Selon les dernières données de l'Association bananière du Cameroun (Assobacam), le pays a exporté 16 105 tonnes de bananes en août 2024, soit une hausse de 15% par rapport à la même période l'année précédente. Cette croissance de 2 103 tonnes témoigne de la vitalité du secteur, portée principalement par les performances de deux acteurs clés.

La société des Plantations du haut Penja (PHP), filiale du groupe français Compagnie fruitière de Marseille, confirme sa position de leader sur le marché local. Avec des exportations atteignant 11 424 tonnes en août 2024, soit une progression de 14,3% sur un an, PHP consolide son rôle moteur dans l'industrie bananière camerounaise.

La Compagnie des bananes de Mondoni (CDBM), autre filiale du groupe marseillais, enregistre une croissance encore plus spectaculaire. Ses exportations ont bondi de 490%, passant de 187 tonnes en août 2023 à 1 102 tonnes un an plus tard. Ces chiffres renforcent la domination du groupe français sur le marché camerounais de la banane.

Cependant, ce tableau optimiste est assombri par la situation préoccupante de la Cameroon Development Corporation (CDC), agro-industriel public confronté à des défis majeurs. Depuis le déclenchement de la crise anglophone en 2016, la CDC fait face à une série de revers : installations incendiées, plantations transformées en camps séparatistes, et tragiquement, des employés blessés ou tués.

Les difficultés opérationnelles de la CDC ont engendré une dette sociale colossale de 26,7 milliards de FCFA envers la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS). Avec une masse salariale mensuelle de 2 milliards de FCFA, l'entreprise accumule environ 17 mois d'arriérés de salaires, exacerbant sa crise financière.

Le bilan est lourd : entre 2019 et 2021, la CDC a cumulé des pertes s'élevant à 38,7 milliards de FCFA. Cette situation dramatique illustre l'impact dévastateur des revendications séparatistes qui perdurent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, non seulement sur l'entreprise elle-même, mais aussi sur l'ensemble du tissu économique et social de la région.

Malgré ces défis considérables, la croissance globale du secteur bananier camerounais démontre une résilience remarquable. Elle souligne la capacité d'adaptation des acteurs privés face à un contexte régional instable. Néanmoins, la situation de la CDC reste un point de préoccupation majeur, appelant à des solutions urgentes pour préserver l'emploi et la stabilité économique dans les régions affectées.

L'avenir du secteur bananier camerounais semble donc se dessiner entre opportunités de croissance et nécessité de résoudre les crises structurelles et sécuritaires qui menacent certains de ses acteurs historiques.

Source: www.camerounweb.com