Le marché des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), lancé en fin d’année 2011, est devenu une destination privilégiée pour les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine et Tchad), dans leur quête de financements visant à résorber la réduction des recettes publiques. Situation elle-même consécutive à la conjoncture économique morose qui prévaut dans cet espace communautaire, depuis 2016.
En effet, selon les statistiques du Conseil de surveillance de la cellule de règlement et de conservation des Titres (CRCT) de la BEAC, qui a tenu sa 2ème session ordinaire de l’année 2018 à Yaoundé, le 28 juin dernier, le marché des titres publics émis par adjudications organisées par la BEAC connaît « une augmentation de 36,6% », les montants levés par les Etats s’établissant à 1216,6 milliards de francs CFA, au premier semestre 2018.
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A titre de comparaison, cette enveloppe représente près de 25% de l’enveloppe budgétaire du Cameroun (4689 milliards FCFA après le dernier collectif budgétaire du 4 juin 2018), la locomotive économique de la zone Cemac.
Le CRCT de la BEAC souligne cependant que, dans le cadre de ces opérations de levées de fonds, les six Etats de la Cemac privilégient les émissions de titres à courtes durées de maturité (moins d’un an), et que les taux d’intérêt exigés par les investisseurs sont de plus en plus élevés.
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Cette dernière réalité s’explique par la forte demande de financements, observée sur le marché des titres publics de la BEAC, depuis fin 2015, à cause de la chute des cours mondiaux des matières premières, au premier rang desquelles se trouve le pétrole brut, produit par cinq des six Etats de la Cemac. Et dont les retombées financières constituent souvent entre 25 et 85% des recettes publiques des pays membres de cet espace communautaire.