Les coupures d’eau à Yaoundé 'un risque considérable' pour les populations

Privés D’eau Potable Pénurie d'eau, photo d'archive

Thu, 15 Mar 2018 Source: APA

Selon cette enquête, menée en partenariat avec l’Institut fédéral des géosciences et des ressources naturelles (BGR) de Hanovre et l’Institut d’hygiène et de la santé publique de l’université de Bonn, en République fédérale d’Allemagne, près de 69,0% des ménages de Yaoundé ont déclaré subir au moins 4 fois les coupures d’eau par mois, des coupures intermittentes et récurrentes poussant les ménages à s’alimenter en eau souterraine de puits (35,9%) ou des sources (5,6%), dont moins de la moitié (46,6%) sont aménagés.

Les résultats ainsi obtenus, sur 21 puits, 14 sources et 4 forages ont montré une grande présence de bactéries fécales dans les points d’eau, indiquant un risque considérable pour les populations forcées par les coupures fréquentes.

L’analyse des paramètres chimiques de l’étude pilote, sur la pollution des eaux de surface et souterraines (EPESS) à Yaoundé a montré que 51% des échantillons d’eau souterraine dépasse la norme OMS pour le nitrate, avec des valeurs élevées et extrêmes rencontrées à proximité des zones de recharge de nappe.

«Ces eaux souterraines ne sont pas appropriées pour la consommation, en particulier les bébés et les enfants de moins de cinq ans. Ils accroissent le risque microbiologique existant et contribuent à la morbidité», et l’analyse chimique de la qualité de l’eau a également montré qu’il y avait un impact persistant, systématique et direct des pratiques d’évacuation des eaux usées sur la qualité des eaux souterraines.

Selon l’enquête, l’absence d’une collecte centralisée des eaux usées, dans une grande partie de Yaoundé, entraîne des pratiques désorganisées, près de 58% des ménages déversant leurs eaux usées dans les caniveaux/rigoles proches de leurs logements, une situation de nature à altérer la santé des populations de ces quartiers.

S’agissant de la canalisation des eaux de toilette, 52,0% de ménages les dirigent vers les fosses septiques alors que près de 34,2% les déversent dans un trou, avec une autre proportion non négligeable (15,3%) utilisant les rigoles qui desservent les quartiers pour l’évacuation de ces eaux, créant un risque de santé immédiat.

De même, l’utilisation très répandue des fosses septiques non entretenues, ainsi que l’usage des trous, constituent une charge permanente et élevée de nutriments et de micro-organismes dans l’environnement, l’azote et les sels minéraux pouvant par ailleurs se retrouver à l’intérieur des eaux souterraines en milieu urbain.

L’environnement malsain, décrit par l’enquête, est également appréhendé par la présence d’insectes et d’animaux nuisibles dans les logements : les cafards (92,6%), les moustiques (91,2%) et les souris/rats (87,1%) étant aussi considérés comme des vecteurs de maladies partageant le quotidien des ménages.

Le taux de morbidité, durant la période de l’étude (fin de la saison sèche 2012) est de 5,9%, dont 5,3% de prévalence du paludisme, de loin «la maladie la plus répandue» avant la typhoïde, la dysenterie, les maladies diarrhéiques et les maladies de la peau.

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