Les cadres supérieurs camerounais de la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC) expriment leur mécontentement face à des pratiques jugées tribales dans les nominations au sein de l'institution. Depuis l’arrivée d’Yvon SANA BANGUI à la tête de la BEAC, plusieurs nominations, mutations et affectations ont été réalisées, mais des voix s’élèvent pour dénoncer une surreprésentation des cadres originaires du sud et du centre du Cameroun parmi les promus.
Un cadre supérieur, s'exprimant sous couvert d'anonymat, affirme que **Monsieur NSOM Blaise Eugène**, Directeur Général du Contrôle Général et Représentant de l’État du Cameroun au sein du Gouvernement de la BEAC, est à l’origine de ces propositions de nominations. « **Il propose en majorité des cadres originaires du sud, sa région natale, ou du centre, région d'origine de son épouse** », explique la source, ajoutant que **MENYE Étienne**, beau-frère de NSOM Blaise Eugène, a ainsi été nommé Délégué de la BEAC à Paris, tandis que **ENGBWE Jean Marie**, un autre proche, a été promu Directeur Adjoint de l'Agence BEAC de Douala. Il se prépare à faire nommer plusieurs autres cadres moyens de sa région en tant que cadres supérieurs», poursuit le dénonciateur.
Un autre haut dirigeant de la BEAC précise que le gouvernement de la banque est composé de six représentants des pays de la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale), chaque représentant ayant le pouvoir de proposer des cadres ressortissants de son pays. Cependant, les pratiques actuelles suscitent une vive indignation parmi les employés camerounais, qui pointent du doigt un déséquilibre flagrant et une politisation des processus de nomination.