Au terme des travaux qui ont débuté le 22 août dernier, les membres du Parlement panafricain vont émettre des loi-types, susceptibles d’être adoptées par les Etats du continent.
La libre circulation des biens et des personnes en Afrique est aujourd’hui, une priorité poursuivie par l’ensemble des Etats du continent. Parce qu’elle représente un moyen efficace d’accélérer leur développement économique et de réussir progressivement leur volonté de s’insérer au plus vite dans la mondialisation.
Deux principales raisons qui obligent l’Afrique à faire du renforcement de l’intégration politique et socio-économique, un axe fort et indispensable de sa politique de coopération ; une priorité clairement réaffirmée à Yaoundé, à l’occasion de la Conférence continentale du Parlement panafricain qui a débuté le 22 août dernier au Palais des Congrès. Les travaux, qui rassemblent des membres du Parlement panafricain, des parlementaires venus de l’Afrique du Nord, de l’Afrique l’Ouest, de l’Afrique Australe et Centrale, des membres du gouvernement camerounais, diplomates, hommes politiques africains et du monde entier, des partenaires au développement, des universitaires, experts juristes et autres experts internationaux, sont placés sous le thème : « La problématique de l’intégration politique et socio-économique du continent africain : rôle du Parlement panafricain ».
Un thème imposé par le contexte socio-politique et économique marqué par le terrorisme, la crise économique mondiale, le changement climatique et les mouvements migratoires.
DEFIS EN VUE
« C’est une problématique qui nécessite des interventions et des solutions globales », disent les parlementaires. Selon eux, l’Afrique gagnerait à redynamiser au plus vite, les différents processus d’intégration. « La conférence de Yaoundé met un accent sur la libre circulation des biens et des personnes.. Les parlementaires réfléchissent à comment on peut transformer cela en loi-type. Il est question avec nos techniciens de nous dire comment on peut matérialiser l’intégration en Afrique, en faisant des propositions de loitypes aux Etats », explique le président du Parlement panafricain, le Camerounais, Roger Nkodo Dang. II est en effet question pour les participants de ces travaux, de mener des réflexions sur les moyens de renforcer le cadre juridique et institutionnel et les capacités pour une intégration effective.
Et aussi l’examen des grands programmes économiques dans ce processus d’intégration qui présente de nombreux avantages. D’abord l’élargissement des marchés régionaux qui donne aux producteurs et aux consommateurs africains davantage de possibilités, bien au-delà des marchés parfois restreints de leurs propres pays. Puis, la réduction des coûts de la mise en place d’infrastructures essentielles comme les transports, les communications, l’énergie, les systèmes d’approvisionnement en eau et la recherche scientifique et technologique, qu’un pays ne peut souvent financer à lui seul. Enfin, l’intégration facilite les investissements à grande échelle en renforçant l’attrait que présentent les économies africaines et en réduisant les risques. Autant d’enjeux qui devraient bénéficier au Cameroun, pays considéré comme le grenier de l’Afrique centrale de par ses richesses naturelles et ses produits agricoles variés.
Or, alors que l’on comprend mieux aujourd’hui la nécessité de l’intégration en Afrique et les raisons des échecs passés, la Conférence continentale de Yaoundé espère resserrer les liens économiques et politiques entre les nombreux pays du continent, en examinant par ailleurs les principales difficultés à surmonter avant d’y parvenir notamment : développer les échanges commerciaux entre pays africains, construire davantage de routes et d’autres infrastructures, réformer les institutions régionales, accroître la transparence et la participation du public et coordonner plus étroitement les initiatives du secteur privé et du secteur public. Autant dire que ce n’est pas gagné.