Depuis le mois de juin dernier, les Aéroports du Cameroun (ADC) ont imposé le payement de 15 FCFA plus la Taxe sur la Valeur ajoutée (TVA), sur chaque kilogramme de fruits destinés à l’exportation. Une décision qui aurait été prise de manière unilatérale et aurait provoqué le courroux des membres du Réseau des opérateurs des filières horticoles du Cameroun (RHORTICAM), qui craignent des conséquences catastrophiques pour leurs activités.
Déjà, ils sont nombreux qui entrevoient la faillite et menacent d’ailleurs d’arrêter l’activité, souligne le Messager du mardi 13 décembre 2016. «J’exporte un volume de 1500 tonnes de fruit par an. En payant 18 FCFA sur chaque kilo, ça me fait près de 27 millions de FCFA que je dois payer aux ADC. C’est une somme énorme. Si la taxe n’est pas supprimée, je pense que je vais faire faillite et fermer la société», s’inquiète Nestor Soh, Directeur de Topical Fruits.
Par ailleurs, les exportateurs de la filière horticole se plaignent de n’avoir pas été consultés au moment de prendre ladite décision, apparemment prise par le directeur de l’exploitation des ADC, ignorant les potentielles conséquences qui en découleraient. «Nous représentons plus de 80% des exportations par avion des fruits, légumes et vivres africains au Cameroun. Cette décision est donc incompréhensible. C’est le directeur de l’exploitation qui a décidé seul de nous imposer ces payements», fulmine Jean Pierre Tchatou, un opérateur qui estime que cette décision des ADC va asphyxier les filières horticoles du Cameroun.
Il faut tout de même relever le fait que cette redevance pourrait grossir le gap défavorable entre le Cameroun et des pays tels que la Côte d’ivoire, le Ghana, le Bénin, bien positionnés dans le secteur horticoles en Afrique.