Les multinationales étrangères pillent la fôrêt camerounaise

La Forêt Camerounaise Près Une vue de la forêt camerounaise près de la frontière avec le Gabon

Thu, 26 May 2016 Source: journalducameroun.com

Ce chiffre est donné dans le documentaire «Cameroun, forêt en péril» d’Olivier Joulie… Une enquête sur l’exploitation incontrôlée du bois dans ce pays d’Afrique Centrale.

Bengbis. Une petite localité du sud du Cameroun. Dans ce bourg étouffé par la forêt dense équatoriale, les derniers pygmées Bagueli se battent pour leur survie. L’exploitation sauvage et incontrôlée du bois dans ce pays d’Afrique Centrale les a chassés de leur milieu naturel, faisant régner en maîtres les compagnies françaises, chinoises et libanaises.

Le documentaire Cameroun, ¬forêt en péril d’Olivier Joulie, déjà diffusé en mars 2014 sur la chaîne parlementaire Public Sénat, montre avec beaucoup d’images saisissantes et de témoignages édifiants comment la forêt est pillée par des multinationales étrangères depuis une cinquantaine d’années dans ce pays, premier producteur de bois en Afrique. Le secteur représente plus de 5 % de son PIB, juste derrière le pétrole, qui pèse, lui, 8 % du produit intérieur brut.

Mais les essences, y compris les très rares, comme le moabi ou le bubinga, pourtant interdites à l’exportation, sont sauvagement abattues puis transportées vers le port de Douala, la capitale économique, d’où elles prendront la direction de grands ports français comme Bordeaux, Nantes ou La Rochelle. La France, rappelle l’enquête, est le premier acheteur européen de bois tropical d’Afrique centrale. Si bien qu’au Cameroun il ne resterait plus que 5 % des forêts primaires préservées de toute activité humaine.

Le film d’Olivier Joulie montre aussi comment cette prédation se fait avec la complicité des autorités administratives et politiques, dans un contexte de corruption endémique.

Corruption

Selon un classement de l’ONG Transparency International, le pays figure au deuxième rang des pays les plus corrompus en Afrique, derrière le Liberia. ¬Consé¬quence : le trafic illégal de bois représente un manque à gagner pour les recettes fiscales estimé à plus de 80 millions d’euros ¬chaque année.

Les paysans se mobilisent comme ils peuvent, mais se disent désespérés par cette « machine infernale ». L’enquête, qui fait partie d’une série sur les dessous de la mondialisation, permet de prendre conscience des conséquences environnementales et économiques des produits que nous consommons. Or, en France comme en Europe, la demande de bois ne cesse de grimper.

Source: journalducameroun.com