Les opportunités du secteur de l'internet encore peu exploitées au Cameroun

Internet Cameroun Opportunités Les offres ne répondent pas aux attentes et besoins des consommateurs

Thu, 16 Mar 2017 Source: 237online.com

Les opportunités économiques et sociales liées aux TIC sont considérables mais jusqu’à ce jour, le Cameroun ne réalise pas encore pleinement le potentiel économique d’un secteur des TIC performant en termes de création d’emplois, de croissance économique, de développement social et de rentrées fiscales. Pour l’institution de Brettonwood, l’économie numérique tarde à décoller au Cameroun à cause d’un faible développement des services de contenus et de services basés sur les TIC qui constituent pourtant des sources importantes de création d’emplois qualifiés. Si le mobile money est en plein développement grâce à l’incursion des opérateurs de télécoms, il faut noter que d’autres sous-segments des Services à valeur ajoutée (SVA) peinent à décoller. C’est le cas des contenus numériques essentiellement développés par les startups. En effet, beaucoup proposent des solutions numériques, mais ces applications n’ont pas généralement la chance de se développer. Elles sont très souvent soumises à l’épreuve du manqué de financement et parfois la faible adoption par le grand public. L’autre sous-segment des SVA encore peu exploité est celui des services mobiles d’entreprise ou SVA pour entreprises. C’est le cas des services de gestion clientèle et les services de marketing mobile développés par des fournisseurs de SVA tels que GTS Infotel. « La transformation digitale de l’entreprise et de l’administration nécessite de numériser également ses moyens de communication en interne et avec ses clients », relève Pierre François Kamanou. Par ailleurs, constate la Banque, l’émergence d’une société numérique est également freinée pour deux raisons. D’une part, les services de l’administration publique ne bénéficient pas suffisamment des plateformes qui pourraient améliorer l’accès aux services publiques et à l’information et à moindre coût. D’autre part, les offres ne répondent pas aux attentes et besoins des consommateurs en termes de qualité et de prix, ce qui limite l’usage.

La Banque Mondiale, dans son dernier rapport qui fait une analyse du secteur des TIC, constate en effet que le secteur de l’internet reste encore fortement en deçà de son potentiel au Cameroun, ce, malgré l’essor du haut débit mobile. Selon les chiffres de l’institution en fait, la densité d’accès mobile était de 4% à fin 2015 au-delà du haut-débit 3G, mais de 42% à fin 2016 au niveau de la 2,5G. Le haut-débit fixe quant à lui, est presque inexistant (0,6%). En termes de taux de pénétration du haut-débit mobile, le Cameroun est donc loin derrière les pays tels que le Sénégal où ce taux est estimé environ à 24%, le Gabon à 30% ou le Ghana à plus de 60%. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile est certes proche de 80% de la population, mais ce taux est encore plus élevé dans d’autres pays comme le Sénégal, la Côte d’ivoire et le Gabon où il est supérieur à 100%.

Autre constat, le niveau des prix, faible en valeur absolue, reste encore relativement élevé en comparaison du pouvoir d’achat. Ce coût varie entre 60F et 90F la minute, et donc reste encore onéreux pour nombre de personnes. La Banque mondiale note que la contribution des TIC au PIB au Cameroun est de 3,5%, mais le Cameroun ne fait pas mieux que les pays comme la Côte d’ivoire (5,9%), le Mali avec plus de 6%, et le Sénégal qui culmine à 10%. Pourtant le secteur des TIC constitue une opportunité pour l’économie. Le chiffre d’affaires de ce secteur est estimé à 553 milliards de FCFA. Les deux principaux opérateurs de téléphonie mobile, MTN et Orange, ont contribué au fisc avec 100 millions de dollars US, soit environ 55 milliards de FCFA contre 15 milliards de FCFA pour le secteur électrique et 19,25 milliards pour le secteur pétrolier. Les TIC ont créé 6 400 emplois directs et plus d’emplois indirects dont le nombre s’évalue à 400 000. Pour la Banque mondiale, ces chiffres pourraient s’améliorer encore si des efforts supplémentaires sont faits. En augmentant les revenus et bénéfices des opérateurs de télécommunications et fournisseurs de services et équipements TIC, l’Etat recevrait une contribution d’autant plus grande de rentrées fiscales directes et indirectes en termes d’impôts, taxes et redevances, estime l’institution de Brettonwood. Par ailleurs, en termes de reformes à envisager, la Banque mondiale demande entre autres de prendre en compte l’évolution du marché vers la convergence des services (voix, data, TV etc.) et l’élaboration d’un cadre réglementaire adéquat pour les services OTT (Over the top).

Source: 237online.com