• Le malaise devient inquiétant
• Les prix à l’importation pour le blé ont haussé
• Il faut supprimer la TVA
L’Etat et les producteurs de farine de blé s’entendent plus. La situation est inquiétante au point où le Malaise en cours chez les producteurs de la farine de blé semble atteindre son point culminant. La cause : il y a des ajustements à faire après la hausse des prix à l’importation pour le blé. Mais les discussions avec les pouvoirs publics achoppent. L’économiste Dalvarice NGOUNDJOU s’exprimant chez nos confrères D’EQUINOXE propose une suppression de la TVA (la taxe sur la valeur) sur ce produit de première nécessité. La TVA du Cameroun est de près de 20% l’une des plus chères au monde.
Dans le fond, le Cameroun paie le prix de son échec à subventionner les activités agricoles avec pour conséquence la dépendance extrême aux importations selon les experts. Le pays a un fort potentiel en matière de culture de ce produit. A moyenne, le Cameroun dépense 700 milliards environ chaque année pour acheter du blé à l’étranger. La crise en cours a rappelé à certains observateurs, la société de développement du Blé destiné à satisfaire la demande locale. Lancée en 1975, la SODEBLE a fait faillite en 1989.
Pour réduire les surplus de coûts qui pèsent sur les entreprises Camerounaises dans les secteurs de grande consommation, le gouvernement a institué un abattement de 80% des frais de fret maritime à l’importation. L’impact est signifiant selon les opérateurs économiques. Ceux du secteur meunier s’impatientent.
Pour contourner la rareté de la farine de blé sur le marché, le gouvernement veut encourager des substitutions à base de céréales et féculents locaux comme le manioc que transporte ici Claude Ewoty Njié. Ce pâtissier autodidacte propose une solution trouvée dans les épluchures de manioc.
« Nous épluchons le manioc, nous prenons le soin donc de nettoyer soigneusement la peau de manioc. Lorsqu’on la nettoie, on enlève systématiquement la petite membrane fine de dessus comme vous voyez ; lorsqu’elle est enlevée, c’est cette membrane que nous récupérons et qui fait à la longue ou à la fin, cette farine », explique Claude Ewoty Njié, inventeur de la farine à base d’épluchures de manioc.
L’artisan camerounais produit depuis 7 ans la marque ENEC. Son invention lui a valu le 22 janvier dernier, le prix Orijinal Challenge, et depuis l’inventeur voit grand.
« Penser grand, c’est-à-dire mettre sur pieds une unité industrielle à grande échelle pour produire de façon constante cette farine. Si nous venons à mettre cette unité industrielle sur pieds, nous pensons qu’actuellement où nous produisons 300 à 500KG par an, nous allons partir du simple au double », poursuit Claude Ewoty Njié.