La décision conjointe de 2014 de certains départements ministériels, donnant un délai de 24 mois aux entreprises productrices du whisky en sachet pour entamer leur migrati
on est arrivée à expiration ce 16 septembre 2016. Pourtant, le tableau quotidien à Douala n’a pas changé pour autant en la matière. Le whisky en sachet est toujours présent sur les étals de nos marchés, chez certains « calls boxeurs », et sur autres lieux.
Avec le même bonheur pour les commerçants, à en croire nombre d’entre eux qui continuent de se frotter les mains, tant les consommateurs restent fidèles. Les uns comme les autres ne semblent pas vraiment informés des décisions prises par le gouvernement – notamment que la vente de ces produits est désormais proscrite. Honoré Djiengap 29 ans, consommateur, le reconnaît : « L’information ne m’est pas parvenue jusqu’ici. J’ignorais qu’on a officiellement interdit la vente de ces sachets. Ça fait déjà deux ans qu’on annonce cela». Il poursuit : « J’en consomme depuis mon adolescence ».
Nicole Bih, vendeuse depuis quelques années à Douala, réagit aussi : « C’est le même cas pour la cigarette, qui continue de circuler sur nos comptoirs. Ce n’est pas à nous de cesser la vente, mais aux grossistes de le faire ». Elle poursuit : « Le gouvernement doit s’arranger à stopper la production et le stockage de ces produits en fermant les entreprises qui les fabriquent ».
Conditionnés sous divers noms localement, les whiskies en sachet sont réputés néfastes pour la santé. Nicoline Bih se souvient d’épisodes tristes : « Récemment, un jeune garçon en a tellement consommé qu’il a rendu l’âme sur le trottoir. D’autres vont jusqu’à développer une violence ».
Un de ses clients, au lieu de régler sa facture, l’a un jour rouée de coups.
Quelques sources, sous anonymat, révèlents par ailleurs qu’il existe de la contrefaçon de whisky. Des produits frelatés produits dans les quartiers par quelques particuliers, et qui atterrissent sur le marché sous divers conditionnements. A l’insu du consommateur.