Loi de finances 2022 : l’optimisme incertain du gouvernement

L’on note ainsi une hausse de 0,6% par rapport a? 2021 ou? le taux de croissance e?tait de 3,6%

Fri, 3 Dec 2021 Source: Le Messager

Le pouvoir de Yaoundé table sur un budget de relance et d’investissement en 2022, pour soutenir la croissance économique en sortie de crise du Covid-19.

Le régime de Yaoundé veut dessiner l’après-Covid et s’engager véritablement vers la relance et l’investissement. Dans son projet de loi de finances pour 2022, déposé à l’Assemblée nationale, le gouvernement table sur une croissance à 4,2%.

Celle-ci profiterait en particulier de la maîtrise de la pandémie de la Covid-19, les retombées de l’organisation de la Can, une contraction moins prononcée dans le secteur pétrolier et gazier, ainsi que l’atténuation des problèmes sécuritaires. L’on note ainsi une hausse de 0,6% par rapport à 2021 où le taux de croissance était de 3,6%.

En substance, le budget de l’Etat au titre de l’exercice 2022 s’équilibre en ressources et en emplois à la somme 5.752,4 milliards Fcfa contre 5.480,4 milliards Fcfa en 2021, soit une hausse de 5% représentant 272 milliards Fcfa en volume.

Selon le gouvernement, « cette hausse significative est la résultante logique des appuis budgétaires consécutifs à la signa- ture du nouveau Programme Économique et Financier (PEF) conclu avec le Fmi ».

Par ailleurs, l’objectif de la politique budgétaire globale, justifie le gouvernement, « demeure la soutenabilité à moyen et à long terme des finances publiques et la bonne mise en œuvre de la SND30 ».

Une orientation adossée sur les prescriptions consignées dans la circulaire du président de la République du 30 août 2021 relative à la préparation du budget de l’État pour l’exercice 2022.

À noter que dans le budget à venir, « la part consacrée aux Comptes d’affectation spéciale (Cas) s’élève à 152,7 milliards Fcfa contre 245,2 milliards en 2021 ».

Aussi, les recettes internes et les dons de l’exercice 2022 sont-ils projetés à 4.029,2 milliards, en augmentation de 468,3 milliards Fcfa par rapport à la loi de finances rectificative de 2021, qui les situait à 3.550,8 milliards, soit une progression de 13,2%.

Recettes et dépenses

Concrètement, la grille des recettes se présente ainsi qu’il suit :

• recettes pétrolières et gazières (562 milliards Fcfa) ;

• recettes fiscales et douanières (3.088,7 milliards Fcfa) ;

• recettes non fiscales (216,2 milliards Fcfa) ;

• dons (142,3 mil- liards Fcfa) ;

• remboursement à l’Etat des avances (20 milliards Fcfa).

S’agissant des dépenses de l’Etat hors dette, elles seront ramenées à 15,3% du BIP, soit en volume de de 79,6 milliards Fcfa.

Elles sont réparties comme suit :

• dépenses courantes hors intérêt (2.645,4 milliards Fcfa) ;

• dépenses en capital (1.479 milliards Fcfa) ;

• dette publique (1.475,3 milliards Fcfa).

En outre, les dépenses courantes sont constituées des dépenses de personnel (1.124,8 milliards), des achats des biens et services (877,4 milliards et des transferts et subventions (653,2 mil- liards). Tandis que les dépenses en capital connaissent une augmentation de 127,7 milliards Fcfa, soit 9,4% par rap- port à l’exercice précédent.

Dans le projet de loi soumis à l’examen du Parlement, le gouvernement arrête les autres charges de financement et de trésorerie à hauteur de 1.235,7 milliards Fcfa.

Il s’agit de :

• l’amortissement de la dette extérieure (520 milliards Fcfa) ;

• amortissement de la dette intérieure (501,7 milliards Fcfa) ;

• remboursement des crédits TVA (84 milliards Fcfa) ;

• restes à payer trésor/dette non structurée CAA (100 milliards Fcfa) ;

• sortie dette au profit des correspondants (30 milliards Fcfa).

Pour financer ces besoins chiffrés à 1.745,5 milliards, les autorités comptent sur un certain nombre instruments à savoir :

• tirage sur prêts-projets (746,5 milliards Fcfa) ;

• émissions des titres publics (350 milliards Fcfa) ;

• financements bancaires (184 milliards Fcfa) ;

• appuis budgétaires (369 milliards Fcfa) ;

• tirages DTS (70 milliards Fcfa) ;

•fonds de concours Banque mondiale (35 milliards Fcfa).

Au final, le projet de loi de finances 2022 est axé sur la consolidation de la position extérieure du Cameroun et vise la poursuite de croissance ainsi que la réalisation des nouveaux défis posés par la SND30 qui démarrent en 2022, sans oublier l’amélioration, par des effets induits, les conditions de vie des populations.

Orientation budgétaire

En rappel, le 06 juillet dernier, à la faveur du débat d’orientation budgétaire portant sur la préparation du projet de budget de l’État pour l’exercice 2022, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, avait initialement tablé sur une enveloppe de 5649,7 milliards Fcfa, inscrivant par la même occasion l’action de l’Etat dans la continuité.

Au nombre des priorités retenues par les pouvoirs public, figuraient alors :

• la poursuite de la mise en œuvre du plan global de riposte pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales ;

• la finalisation de la mise en service des grands projets de première génération ;

• la réalisation du plan présidentiel de reconstruction et de développement des régions affectées par les crises sécuritaires en particulier celles du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord ;

• l’accélération du processus de décentralisation ;

• la poursuite de la mise en œuvre de la couverture santé universelle et de la politique du livre ;

• le maintien de la veille sécuritaire sur toute l’étendue du territoire national ;

• l’organisation de la Can (Coupe d’Afrique des nations) ;

• la réduction progressive du stock de la dette intérieure ;

• la mise en œuvre des réformes structurelles visant à maintenir le Cameroun sur le chantier de l’émergence à l’horizon 2035, notamment par la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (Snd30).

Source: Le Messager