Le ministre camerounais en charge de l’Economie (Minepat), Louis Paul Motaze, a tenu un langage sans fards sur les facteurs qui freinent l’intégration en zone Cemac au cours de la présentation du rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne, hier à Yaoundé.
S’adressant à Kadima Kalonji, représentant résident du FMI au Cameroun, qui a invité les Etats membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, Centrafrique) à favoriser la libre circulation des biens et des personnes, Louis Paul Motaze a rétorqué : « Je ne vais nommer ses pays. Mais vous les bailleurs vous les connaissez. Vous pourriez intervenir auprès de ses Etats qui freinent l’intégration pour qu’on puisse avancer ».
Et pourtant, a rappelé le Minepat, le marché de la Cemac représente un marché de 37,6 millions d'habitants.
Sur un autre plan, Kadima Kalonji a attiré l’attention des pays de la Cemac sur l’instrument du taux de change qui n’est pas disponible ainsi que sur l’appui direct des banques centrales à l’État ayant déjà atteint ses limites.
Pour le représentant résident du FMI, un profond rééquilibrage des finances publiques est inévitable, bien qu’il convienne que les pays de la Cemac utilisent leurs réserves internationales pour atténuer le choc exogène, compte tenu de l’ampleur de ce dernier et des anticipations d’une réduction durable des recettes fiscales générées par le secteur des ressources naturelles.